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Mercredi 23 aout 2023 marquait l’inauguration de la vingtième édition de Rock en Seine. Une journée particulière, 100% féminine, en marge du reste des trois autres prévues pour la fin de semaine, pour mieux mettre en valeur la tête d’affiche de l’édition, Billie Eilish, attendue par un domaine de Saint Cloud rempli dès la fin de l’après-midi.

Introduction : La chaleur étouffante de l’après-midi d’hier aura alimenté de nombreuses bribes de conversations saisies de ci, de là. Est ce qu’il allait y avoir de l’orage ? Ce n’était pas prévu pour demain ? Mais au fur et à mesure, que l’on s’avance dans le domaine de Saint Cloud, l’environnement extérieur existe de moins en moins. Peu importe après tout que quelques gouttes tombent, que selon les appréciations des uns et des autres, le ciel se fasse menaçant. La foule, de plus en plus nombreuse, ne bougera pas d’un pouce, prête à tout pour se faire chavirer par la tempête qu’elle attend, un ouragan du nom de Billie Eilish.

Billie Eilish, pour qui la production de Rock en Seine, a déroulé le tapis rouge en l’accueillant en milieu de semaine dans le cadre d’une première journée à la programmation exclusivement féminine au sein de laquelle se sont illustrées Girl in Red ou bien encore Tove Lo.  

Tove Lo

TOVE LO Rock en Seine @ Pénélope Bonneau Rouis
TOVE LO – crédit : Pénélope Bonneau Rouis

À 18h40, Tove Lo monte sur scène. La chanteuse suédoise est manifestement en très grande forme. Le set commence avec le morceau electro pop « Pineapple Slice » présent sur son dernier album, Dirt Femme (2022). Vêtue d’un ensemble de cuir suffisamment échancré pour respirer un minimum sous cette chaleur écrasante, elle enchaîne les morceaux les plus énergiques de son répertoire. Dans la foule, la tension monte, les corps parlent et dansent. La Cool Girl attire toute notre attention avec des morceaux comme « Attention Whore », « Talking Body » ou l’excellent « Suburbia ».

Toute en hymnes féministes, body positive et de conseils pour quitter son mec chiant, le concert ne baissera jamais en intensité et ne fera que monter crescendo. L’acmé vient au moment de « Habits (Stay High) » le morceau qui l’avait alors propulsée en 2014. C’est non sans émotion qu’elle nous le présente comme le titre qui a changé sa vie. Le concert se terminera sur « No One Dies From Love ». Information qui doit encore être confirmée par Tristan, Iseult, Roméo, Juliette et les quelques autres amants maudits de la littérature. 

 

Girl in Red

Girl in Red Rock en Seine crédit Pénélope Bonneau Rouis
Girl in Red Rock en Seine crédit Pénélope Bonneau Rouis

À peine une demie heure plus tard, girl in red débarque sur scène en courant et en hurlant. Cinq ans après son dernier passage à Rock en Seine, Marie Ulven Ringheim de son vrai prénom entonnera dès son arrivée trois petits mots « You Stupid Bitch ». On ne sait pas à qui elle en veut comme ça, mais une chose est sûre, l’énergie quasi fiévreuse qu’elle met dans ses morceaux est contagieuse. Tout le monde bondit de joie et hurle des mots qui à la Renaissance aurait évoqué une chasse aux sorcières sanguinaire. « girl in red, girl in red, girl in red!!! » 

Celle qui avait fait la première partie de Billie Eilish en 2021, n’a pas à rougir de jouer juste avant elle et chantera même le morceau « Serotonin », produit par Finneas O’Connell, frère de Billie. 

À peine un mois avant l’octobre romantique qui l’inspire tant, girl in red finit son set sur son morceau le plus connu, « i wanna be your girlfriend » 

Billie Eilish

Elle était plus qu’attendue, à tel point que le festival a choisi de lui dédier une journée entière. Il aura pourtant fallu attendre la fin de journée, pour que Billie Eilish, l’artiste qui a encaissé pour sa présence le cachet record d’1 million 500 000 euros (mais n’est-il pas bon que ce record appartienne à une femme ?), débarque sur la Grande Scène. La chanteuse a pour elle un public d’adeptes, impatients de la retrouver, accrochés aux premiers rangs, connaissant les titres par cœur. Alors au cours de cette heure et demie de performance, il va de soi que que les petites lumières de chaque téléphone de l’assistance ne s’éteignent que très rarement telle une jolie constellation qui peuplerait un ciel inversé. Au milieu de la chaleur torride qui règne en cette première soirée du Rock en sueur 2023, chaque mot est chanté par l’assistance à pleins poumons. Et comme à chaque fois que la chose se produit en live, la force du moment semble irréelle. Billie Eilish rend cette bienveillance à son public. Avant de se lancer en acoustique sur « I Love you », la musicienne s’interrompt pour demander à la sécurité de donner à boire à son public, attentive, elle en profite pour pointer ceux et celles qui ont besoin d’aide côté foule et s’assurer que tout le monde profite pleinement de son concert. Une histoire qui s’écrit aussi sous le prisme de la proximité alors qu’elle fait défiler des images de sa petite enfance sur les écrans géants. Clin d’œil au passé elle interprète ‘idontwannabeyouanymore » en medley avec « Lovely ». D’ailleurs quand il s’agit de jouer les titres de ses premiers EPs, le medley est de rigueur. Partir de l’intime, pour mieux se faire grandiose plus tard avec des confettis et un feu d’artifice géant en fin de partie. Côté musique, le son, parfaitement maîtrisé permet de mettre en exergue la musique de Billie Eilish, habile croisé entre la pop et le hip hop dont la modernité jusqu’au bout des ongles et du jersey en résilles, lui vaut son aura et sa capacité à être reconnaissable entre mille. Deux morceaux transcendent avec évidence une set-list plurielle, le très joliment écrit « When the party is over ». Ce morceau à la profonde luminosité confère au chant des lucioles et donc directement aux petites lumières des téléphones portables qui peuplent le parc de Saint-Cloud. « Bad Guy », son succès connu bien évidemment de tous.tes, permet à chacun de se déchaîner, oubliant tout ce qui ne touche pas à la musique, la foule devenant ainsi une immense entité mouvante en un rythme. C’est d’ailleurs sa faculté à jouer avec ses rythmes, les tordre, les casser, pour mieux les reprendre qui fait l’atout central de ses mélodies. De titres clairement faits pour danser à la douce mélancolies qui habitent les compositions d' »Happier than ever » (son dernier né en 2021) et de « When we fall asleep, where do we go ? » (2019), la funambule de Los Angeles ouvre le festival à la perfection. Si Rock en Seine est synonyme de rentrée, l’été lui est un temps pour laver et mettre sur pause les difficultés de l’année, les ratés, les pertes, les rendez-vous qui n’auront pas lieu, le stress, l’épuisement, le tourbillon de devoirs et ceux dont la chaleur n’aura su effacer le manque. Alors pour pouvoir embrasser ce retour au quotidien, saluer à nouveau les visages et faire des promesses pour les 12 mois à venir, l’exutoire que fut ce concert s’inscrit comme un vœux que l’on fait avec le corps et le cœur pour mieux se retrouver.

Texte écrit à 3 mains : Pénélope Bonneau Rouis / Alexandre Bertrand / Julia Escudero


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