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the guilty affiche avant première club des 300

Présenté en avril 2018 au festival international du film policier de Beaune, The Guilty est un huis clos danois qui a su séduire la presse en remportant le prix de la critique. Réalisé par Gustav Möller, The Guity se distingue des autres thrillers du genre par la force de son concept et une réalisation impeccable, la presque totalité du film se déroulant au téléphone. Ayant eu la chance de le voir en avant-première grâce à une projection du club 300 d’Allociné, je vous livre mes impressions sur ce film saisissant.

 

Un contexte stressant et prenant

 

Avec une première scène montrant la routine téléphonique du héros, le film nous plonge directement dans le vif du sujet. Asger Holm, un policier de Copenhague assigné au 112, le centre d’appel de secours de la police, reçoit toute la nuit des appels de détresse, mais surtout dépanne les couche-tard aux aléas de leurs sorties alcoolisées. Sa soirée bascule quand il reçoit un coup de téléphone d’une jeune femme lui faisant comprendre qu’elle vient d’être kidnappée. Asger n’aura que son poste téléphonique pour tenter de la retrouver et de la sauver…

Dés les premières minutes, le ton est donné, Asger passe ses nuits le casque sur ses oreilles, entendant et comprenant plus que ce que ses interlocuteurs ne veulent bien lui donner comme indications. Particulièrement bien travaillés, le son et les sonneries de téléphones permettent une immersion rapide et sensorielle. Les multiples bruits au bout du combiné sont omniprésents et nous aident à comprendre la réalité de son métier ainsi qu’à nous immerger complètement dans l’histoire.

Ces quelques premières minutes nous donnent aussi quelques indices sur le personnage central qui portera le film du début à la fin. Ancien inspecteur, on se doute quAsger a été placé au centre d’appel contre sa volonté, il cherche à se racheter d’une manière ou d’une autre, et du moins à s’échapper de sa condition d’employé téléphonique. On le voit las, énervé et mal à l’aise par sa situation, avant qu’un ultime coup de fil ne le fasse plonger dans une affaire qu’il prendra personnellement sans tenir compte des procédures standards de la police.

 

Une mise en scène complexe dans peu d’espace

 

asger dans the guilty

 

Le film se déroule donc de bout en bout au téléphone, on frissonne avec Asger, on attend, on a peur. Le cadrage très serré sur son visage nous indique ses pensées à chaque seconde. Ses silences nous en apprennent plus sur sa psychologie que ses paroles. Les dialogues primordiaux dans ce genre d’exercice sont excellents, on devine, on perçoit à demi-mot.

Le film, à petit budget, se déroule dans deux pièces distingues, la première suréclairée où Asger évolue avec ses collègues et la deuxième, sombre, ou il cherche seul, à l‘abri des regards et des oreilles, sa rédemption dans cette croisade qui semble perdue d’avance. Dans cette deuxième partie du film, Iben la jeune femme kidnappée devient un  personnage plus central, véritable écho d’Asger. Le stress monte, notre claustrophobie dans cette pièce sans lumière augmente autant que celle d’Asger, obligé de rester devant son écran, impuissant physiquement, littéralement incapable  d’aider et d’intervenir.

Les attentes, les sonneries sont brillamment gérées, on se surprend à taper des doigts sur notre siège en espérant que le téléphone soit décroché. La tension monte au rythme de révélations au même titre qu’un sentiment détestable de culpabilité face à la situation. Car à l’instar de son titre, c’est bien la culpabilité le véritable liant entre les personnages. Les actions de chacun dérapent, les protagonistes tentent de se rattraper malgré des combats personnels difficiles. Et c’est peut-être le dernier plan qui nous révèle le plus l’un des ressorts de cette soirée d’angoisse : s’évader de sa culpabilité… au téléphone.

Malgré quelques longueurs à la fin, The Guilty est un film policier qui sait prendre le spectateur avec lui pour l’emmener dans cette enquête à distance. Grâce à l’utilisation intelligente du téléphone qui nous permet de nous projeter dans les scènes, mais aussi de dissimuler des indices visuels, le film nous dévoile autant qu’il cache certaines vérités pour mieux nous surprendre ensuite. On saluera également le jeu d’acteur impressionnant de Jakob CEDERGREN qui nous fait croire durant cette heure et demie à cette course contre la montre. Un très bon moment de cinéma.

 

The Guilty sorti prévue le 11 juillet 2018.

Plus d’avant-premières? Découvrez notre critique de « L’île aux chiens »!

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