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Bertrand Mandico

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Les garçons sauvages film 2018
Après un premier moyen-métrage érotique sorti en 2015, Hormona, Bertrand Mandico revient sur nos écrans avec Les Garçons Sauvages, film fantastique sorti en salles le 28 février 2018.
 

Et vous avez de la chance Les Garçons Sauvages est encore en salles.

À la sortie de la projection de Les Garçons Sauvages de Bertrand Mandico, j’hésite à dire que le film se situe entre nostalgie – celle des courants expérimentaux et surréalistes de Buñuel, courants qui séparent signifiant et signifié, ou autrement dit, qui délaissent la signification d’un objet et s’intéresse exclusivement à sa forme, où l’inventivité est sans fin, c’est le cadavre exquis du cinéma, la recherche de l’expression par le mouvement – et dire que ce film va à l’encontre de tout ce que les prédécesseurs des courants avant-gardistes eux-mêmes défendaient, la dénonciation de la dimension romanesque des films parce que Les Garçons Sauvages est clairement un film plein de sens. Bertrand Mandico y film très clairement les femmes, la violence, l’apprentissage des corps – le sien en premier lieu, mais également celui des autres – la question de la maturité et quelque part de l’acceptation de soi.

 

Les garçons sauvages film 2018

 

Et le sexe, enfin en apparence seulement. Parce que c’est un réalisateur qui se joue très clairement de nous. Il nous place devant notre propre perversité là où Hitchcock nous poussait à nous questionner sur notre culpabilité en nous faisant prendre le parti de personnages pourtant imparfaits. Ici, Bertrand Mandico nous met face à des symboliques, métaphores, gestes sexuels que des spectateurs et des personnages, nous sommes les seuls à percevoir et ainsi, il nous force à assumer notre (plus ou moins petit) côté pervers.

 

Tous ces sujets sont accompagnés d’une esthétique très recherchée, avec une certaine liberté, celle de jouer sur le noir et blanc puis les couleurs, de faire incarner les personnages principaux masculins par des femmes (extrêmement troublantes et convaincantes dans cette entreprise) et avec l’audace de montrer d’abord le sexe avant de dévoiler le propos. Et pourtant c’est au troisième quart du film, au cours d’une séquence de sexe pas tout à fait consentie que le réalisateur semble se laisser porter un peu trop loin par cette esprit de libération et le film prend alors une tournure d’objet cathartique, libérateur d’une pulsion très personnelle.

 

Les garçons sauvages film 2018

 

Après Grave, Revenge, Apnée (également produit par ECCE Films), Les Garçons Sauvages s’inscrit dans une mouvance de films français qui osent et qui donnent de l’espoir et l’envie de croire que l’originalité reprend ses droits. Il suffit d’un tour sur le site de Bertrand Mandico pour évaluer le champ créatif qui émane de son travail. On y trouve des court-métrages que l’on rapproche très distinctement des films avantgardistes, voir expérimentaux comme ceux d’Hans Richter (frappant lorsque s’animent sur nos écrans les yeux qui rappellent ceux du film Filmstudie réalisé en 1926).
Ce qui est d’autant plus encourageant c’est que l’on donne la liberté à un réalisateur d’investir 110 minutes de film dans un univers aussi transgressif.
Les garçons sauvages - Bertrand Mandico (teaser)
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