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Pour noël, et si on offrait un peu de musique ? Entre sorties et ré-éditions en vinyles, l’année aura été dense. Difficile de faire le tri parmi tout ça ? Pour nous aussi, d’ailleurs on a dû se limiter à sélectionner de 31 albums – pour 31 jours en décembre – alors que les possibilités étaient presque sans fin.  Toujours est-il qu’on vous aide à choisir les albums à mettre sous le sapin pour des fêtes en musique et des cadeaux qui marquent.

Lana Del Rey – Did you know there s a tunnel under Hollywood Bvd ?

idée cadeau noel vinyle Lana Del Rey - Did you know there is a tunnel under Hollywood BvdLe nouvel album de la reine de l’indie pop américain est un chef d’œuvre absolu. Une promenade douce et cinématographique dont l’esthétique californienne la dispute à son aspect joliment rétro. La modernité s’invite tout de même dans cette promenade hollywoodienne, dixième album de la chanteuse. Aussi bon que « Born to Die », la mélancolie en plus.

Zaho de Sagazan – La symphonie des éclairs 

idée cadeau noel vinyle Zaho de Sagazan - La symphonie des éclairsElle a été LA révélation française de 2023. Celle qui poursuit sa folle ascension et passe en quelques mois de l’Olympia au Zénith de Paris (pour le mois de mars 2024) livre un premier album sensible et à fleur de peau. Divinement poétique il joue de tous les codes, sublime la chanson française pour mieux devenir électro, parle aux plus sensibles et envoûte.

Grian Chatten – Chaos for the fly

idée cadeau noel vinyle Grian Chatten - Chaos for the flyLe leader de Fontaines D.C s’est lancé en solo cette année. Le résultat est incontestablement l’une des plus grandes réussites de l’année. On y retrouve la sensibilité smithienne du groupe dublinois. En solo, le talentueux monsieur Chatten se fait plus grave, plus sensible et accentue ses mélodie. Un album parfait pour le format vinyle qui se magnifie à coup de voix profonde titre après titre.

Slowdive – Everything is alive

idée cadeau noel vinyle Slowdive - Everything is aliveC’était LE retour le plus attendu de 2023, d’ailleurs l’annonce de la tournée qui suivait cet album s’est vue afficher complet en quelques minutes seulement. Il faut dire que 6 années séparent cet album du prédécesseur du groupe de shoegaze. Aérien, léger, magnifiquement construit, tout simplement beau.

Anohni & the Johnson – My Back Was a Bridge for You to Cross

idée cadeau noel vinyle Anohni & the Johnson - My Back Was a Bridge for You to CrossElle est une légende. C’est avec elle que Lou Reed faisait ses derniers pas scéniques.  Pour la création de cette pépite la musicienne a avant tout pensé à « What’s Going On » de Marvin Gaye. Un façon de faire écho aux mouvements sociaux initiés dans les années 50 et qui font encore sens aujourd’hui. L’album marque les cœurs et écrase tout sur son passage avec puissance. Entre thématiques fortes et notes délicatement posées, rien n’est laissé au hasard. Reste à souligner que le titre le plus puissant sorti cette année « Scapegoat » vous ensorcellera en cours d’écoute.

Current Joys – Love + Pop

idée cadeau noel vinyle Current Joys - Love + PopRien ne résiste à Current Joys. On retrouve dans sa musique des moments shoegaze tout comme chez Slowdive mais aussi la capacité de toujours se renouveler et surprendre. Ce sera le cas sur ce nouveau bijou inspiré par la musique et le processus créatif de Lil Peep. Projet collaboratif il est aussi rapide , sombre, qu’indispensable.

The Beatles – Now and Then

idée cadeau noel vinyle The Beatles - Now and ThenCertes c’est un 45 tours mais l’objet se vaut pour son histoire. Composé et enregistré en 1978 par John Lennon, l’ébauche de ce morceau a été complété en 2023 par Paul McCartney et Ringo Starr. Une lettre d’amour au passé, une dernière performance des Beatles ensemble malgré les années. Un titre pour reformer le duo de compositeurs le plus mythique de l’histoire de la musique.

Adam Naas – Goldie and the kiss of Andromeda

idée cadeau noel vinyle Adam Naas - Goldie and the kiss of AndromedaC’est en janvier qu’Adam Naas embrassait le monde avec son album aux influences variées : de la soul au glam en passant par le gospel et la new wave. Il y présente Goldie comme son alter-ego, une facette de lui plus jeune avec laquelle il tente de renouer un lien. Un périple emprunt de beauté, lyrique, enrobé et théâtral.

Buck Meek  – Haunted Mountain

idée cadeau noel vinyle Buck Meek - Haunted MountainLe guitariste de Big Thief est amoureux. Voilà qui se ressent dans un album country d’une luminosité rare. Embarquez avec lui dans un périple à travers les montagnes, inspiré par la musique traditionnel de l’Amérique et toujours emprunt de la véritable âme d’artiste qui habite ses compositions.

The Hives – The death of Randy Fitzsimmons

idée cadeau noel vinyle The Hives - The death of Randy FitzsimmonsIl aura fallu 10 ans pour retrouver The Hives en studio. En 10 années, le groupe a maturé comme un grand cru. Les bêtes de lives reviennent avec un jet pointu, radicale et d’une efficacité redoutable. Du rock, un soupçon de punk et beaucoup de folie à offrir pour noël.

The National – Laugh Track

idée cadeau noel vinyle The National - Laugh TrackLa deuxième sortie de l’année de The National s’inscrit dans une ambiance bien plus post punk et se révèle dans une forme de noirceur à fleur de peau. Il faut reconnaitre au groupe sa capacité à créer des morceaux évidents à l’oreille comme faisant partie d’un paysage dans lequel on aime cocooner. A noter la présence du titre « Weird Goddbues » en duo avec Bon Iver. Le banger ultime.

Gabriels – Angels and Queens

idée cadeau noel vinyle Gabriels - Angels and QueensGabriels a l’esthétique de James Brown, l’élégance de Nina Simone, la grandeur effrénée et suave de Barry White. En convoquant les fantômes du blues pour mieux les faire cohabiter avec le jazz mais aussi la pop, le groupe s’attire les éloges d’Elthon John.Cet opus hybride porté par la voix de ténor de son interprète bouscule et hypnotise. Découverte idéale pour peupler les fêtes de fin d’année.

Black Pumas – Chronicles of a Diamond

idée cadeau noel vinyle Black Pumas - Chronicles of a DiamondDéjà nommé7 mois au Grammy Awards, il n’existe aucun doute quant au fait que Black Pumas s’offre l’album de l’année. Entre soul et rock, les texans signent une galette parfaite de bout en bout, joyeuse, scrupuleusement écrite et produite. L’avenir leur promet une ascension vertigineuses plus que méritée. En plus le vinyle est sorti dans de nombreuses versions colorées pour faire plaisir aux collectionneurs.

Kevin Morby – This is a photograph II

idée cadeau noel vinyle Kevin Morby - This is a photograph IIIl y a un an, Kevin Morby dévoilait « This is a photograph » un chef d’œuvre folk, clin d’œil  plein d’amour aux fantômes du passé qui sublimait la nostalgie d’un temps inconnu.  Sa suite sous forme de mini album est une ré-écriture de ses morceaux qui pour l’occasion s’adoucissent. Ce pendant musical comme il en existe en littérature dépasse par sa sincérité la beauté de l’original. Pas de fioritures, seule la musique compte. En plus « Harlem River » fêtait ses 10 ans en décembre 2023, en quelques mots offrez du Kevin Morby pour un succès garanti.

Nick Waterhouse – The Fooler

idée cadeau noel vinyle Nick Waterhouse - The FoolerLe début de l’année 2023 était marqué par la sortie d’un album d’une classe absolue : celui de Nick Waterhouse. L’élégance s’y dessinait en musique alors que les grands esprits des crooners venaient hanter les notes suaves d’une pépite parfaitement composée. L’une de plus belles perles de l’année, parfaite pour le format vinyle.

Hozier – Unreal Unearth

idée cadeau noel vinyle Hozier - Unreal UnearthC’est avec le titre « Take me to Church » que c’est fait connaître Hozier. Et le revoilà dans les bacs avec un troisième opus qui fait cohabiter sa folk traditionnelle avec la bibliographie de Dante. Peuplé d’hymnes sinistres mais puissants et de passages en gaéliques irlandais, cet opus est aussi sombre que puissant et redéfini les compositions à couper le souffle qu’on connait au musicien.

Loyle Carner – Yesterday’s Gone (Picture Disc – Disquaire Day)idée cadeau noel vinyle Loyle Carner - Yesterday's Gone (Picture Disc - Disquaire Day)

Certes, c’est une sortie du Disquaire Day qui la rendra donc plus difficile à dénicher. Si vous avez de la chance vous tomberez peut-être sur cette édition très limitée de l’un des chef d’œuvre de Loyle Carner. Nominé pour le prix Mercury 2017, » Yesterday’s Gone » est un classique certifié du hip-hop britannique. L’excellence est toujours au rendez-vous quand il s’agit de parler du rappeur.

Shake Shake Go – Double Vision

idée cadeau noel vinyle Shake Shake Go - Double VisionSouvenez-vous, vous les aviez découverts avec le titre « England Skies ». Depuis la formation  n’a eu de cesse de prouver qu’il avait une capacité imprenable à écrire des hits. Après une coupure de 3 ans, le plus gallois des groupes français ( à moins que ça ne soit l’inverse) est de retour dans les bacs. Poppy et sa voix inimitable habite cet opus aussi beau que franchement accessible. L’album idéal pou accompagner tous les moments du quotidiens.

Glen Hansard – All That Was East Is West Of Me Now

idée cadeau noel vinyle Glen Hansard - All That Was East Is West Of Me NowGéant de la folk irlandaise, là où finalement on sait le mieux composer ce registre, c’est avec son opus le plus rock que Glen Hansard faisait son retour dans les bacs cette année. Un album habité et toujours parfaitement produit qui déchaine les éléments et les sentiments. Il fait suite à un long moment passé à collaborer avec Eddie Vedder et Cat Power. Celui à qui l’on doit le très sensible film « Once »et  le concentré de puissance qu’est le morceau « Say it to me now » n’a pas perdu en qualités de compositions. Méditatif et précis, il saura habiter vos esprist pour toute l’année à venir.

Klaus Nomi – Simple man

idée cadeau noel vinyle Klaus Nomi - Simple manCette année, Klaus Nomi est à l’honneur. Ténor alien qui faisait le pont entre la new wave et l’opéra, le musicien a eu une carrière éphémère mais n’en a pas moins marqué les esprits. A commencer par celui de David Bowie qui le repéra tout autant qu’il l’inspira. La ré-édition de ses albums chef d’œuvres est l’occasion de se réapproprier un ouvrage magistrale aussi précieux qu’une étoile filante. Les remixes d’Arnaud Rebotini et d’Agar Agar vont d’ailleurs en ce sens et prouvent, si besoin il y a, que cet artiste a su traverser les époques.

Idles – Joy as an Act of Resistence (Deluxe Edition) 

idée cadeau noel vinyle Idles - Joy as an Act of Resistence (Deluxe Edition)C’est l’un des plus grands albums de post punk de ces dernières années. L’une des plus belles sorties de 2018 et un incontournable des plus connus des punks rockers. « Joy as an Act of Resistence » s’offre une nouvelle édition pour illuminer votre fin d’année. D’ailleurs la pochette dorée et brillante ne fait qu’appuyer l’évidence. Au programme un vinyle en 180 grammes, 16 art prints exclussifs et l’excellence d’Idles, le cadeau idéal pour les fans de rock actuel.

Lady Gaga – The Fame (15th anniversary) 

idée cadeau noel vinyle Lady Gaga - The Fame (15th anniversary)On ne fera pas l’affront de présenter la Mother Monster, l’une des reines ultimes de la pop. Son premier album, celui qui lui a valu le succès fêtait ses 15 ans cette année ( déjà 15 ans ? Où passe le temps ?). Toujours est-il que la musicienne n’a pas manquer de célébrer ça avec une édition collector vinyle blanc, et son lot de posters inédits. L’occasion de chanter en boucle sur les indémodables « Paparazzi » et « Poker Face ».

Blur – The Ballad of Darren 

idée cadeau noel vinyle Blur - The Ballad of DarrenDamon Albarn et sa bande n’ont pas dit leur dernier mot. Leur dernière sortie est d’ailleurs une réussite totale. Une réflexion sur le temps qui passe qui se délie titre après titre et rappelle pourquoi la formation est aujourd’hui toujours aussi culte. Somptueux, efficace et  délicat, il entre dans la catégorie de ce le groupe a sorti de meilleur.

Loverman – Lovesongs

idée cadeau noel vinyle Loverman - LovesongsArtiste belge récemment découvert par le label Pias, le chanteur à la voix grave inimitable vient chanter sa lettre d’amour sur un album sans une seule fausse note. La bête de scène Loverman y sublime le blues mais sait aussi se faire énervé et puissant. Parfois troublant, toujours hypnotisant, il est l’une de plus belles découvertes de cette année. A faire donc découvrir pour un noël parfait.

Bar Italia – Tracey Denim

idée cadeau noel vinyle Bar Italia - Tracey DenimIls sortaient deux albums cette année. Mais c’est bien avec leur premier jet qu’il était possible de tomber follement amoureux.se de l’univers de Bar Italia. Pas un seul morceau ne dénote d’un opus qui se déguste de bout en bout. On y retrouve l’âme de Sonic Youth sans pour autant jouer sur la carte de la redite. Sombre, rock, savamment écrit, il séduira sans aucun doute possible.

Sufjan Stevens – Javelin 

idée cadeau noel vinyle Sufjan Stevens - JavelinSi la sensibilité était personnifiée en un artiste ce serait sans conteste Sufjan Stevens. Avec « Javelin » on atteint les sommets cathartiques de son œuvre. Les cordes pincées viennent magnifier la voix aérienne du chanteur. L’honnêteté est présente titre après tire et pince les cœurs. Une balade onirique et touchante qui s’offre comme une lettre d’amour.

Big Thief –  Masterpiece (édition couleur limitée) + Vampire Empire 45 tours

idée cadeau noel vinyle Big Thief - MasterpieceIl n’était plus disponible, le voilà repressé ! Le premier album de Big Thief, « Masterpiece » qui porte si bien son nom fait son retour dans les bacs dans une édition limitée pile à temps pour noël. Toute l’âme folk rock de l’un des plus beaux groupes du moment (il n’y aucune façon d’être objective concernant Big Thief me concernant) s’y délie. Titre après titre, la candeur la dispute à une honnêteté à donner des frissons. Et puis cette année, la troupe d’Adrianne Lenker dévoilait en 45 tours ses deux nouveaux morceaux : « Vampire Empire » et « Born for Loving You », prémisse on l’espère d’un nouvel album pour 2024. De quoi rendre les fêtes vraiment festives !

Mac Miller – Watching movies with the sound off (10 th Anniversary)

idée cadeau noel vinyle Mac Miller - Watching movies with the sound offDixième anniversaire toujours. Celui  du deuxième album de Mac Miller qui se célèbre dans un coffret deluxe. Au programme double album rouge galaxy, mais aussi en bonus un 10″ picture disc avec deux titres inédits, « The Star Room (OG Version) » et « The Quest et un livret exclusif.  Un must have pour un album sombre à la production parfaite, hommage à l’un des plus grands des rappeurs américain disparu trop tôt.

Sofiane Pamart – Noche

idée cadeau noel vinyle Sofiane Pamart - NocheLe prodige du piano qui a remis le classique au goût du jour et a su le faire cohabiter avec le hip hop était de retour en fin d’année avec l’album « Noche ». Un immanquable qui réunira toute la famille et fera le pont entre les générations. Il prend le pari de personnifier en musique la nuit, ce moment où les sentiments sont exacerbés et comme toujours frappe très fort.

Cat Power – Sings Dylan the 1966 Royal Albert Hall concert

idée cadeau noel vinyle Cat Power - Sings Dylan the 1966 Royal Albert Hall concertQuelle excellente idée qu’a eu Cat Power de reprendre le concert mythique de Bob Dylan au Royal Albert Hall ! Voilà qui vaut à la musicienne virtuose d’entrer dans le top 15 des ventes de façon complètement inattendue. Mais il faut dire que la qualité est au rendez-vous. Tout comme une véritable compréhension de l’œuvre de Dylan, un amour sincère pour ses titres. Réinterprétation oui, mais avec un respect prodigieux. Et surtout la voix envoûtante de l’incroyable Cat Power en filigrane. Incontournable cette année.

PJ Harvey – I Inside the Old Year Dying 

idée cadeau noel vinyle PJ Harvey - I Inside the Old Year DyingLa prêtresse PJ Harvey a fait un retour plus qu’attendu cette année. Une ode poétique et abstraite au Dorset dont elle est originaire. Après un Olympia à guichets fermés, la chanteuse fera le tour des festivals cet été. Il faudra donc bien écouter son dernier né pour profiter pleinement de ses concerts mystiques. Polly Jean signe de plus un album entêtant aussi habité qu’hanté, un classique instantané nécessaire.


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big thief dragon new warm mountain i believe in youIl était une fois un monde dans lequel tout devait aller vite. Les albums devaient être courts, la musique devait servir à faire danser, les paroles devaient parfois offrir des punchlines à répéter en soirées.  Et puis, comme d’un coup de baguette magique voilà que Big Thief y sortait un nouvel album à contre-pied des attentes. Il y réunissait 20 titres dont chacun y prenait le temps d’exister, de se laisser vivre, de flotter dans les airs et de percuter les cœurs. Pas étonnant donc que ce joyau, digne des plus belles tiares se soit nommé « Dragon new warm mountain I believe in you ». Un animal imaginaire et majestueux tout aussi onirique que la balade au pays imaginaire que le groupe nous invite à visiter.

Au commencement était la douceur

C’est sur la pointe des pieds qu’Adrianne Lenker et sa troupe engagent cet album. « Change » convoque l’âme d’une folk inspirée où il fait bon exister. L’entrée dans cet univers se fait avec douceur. Les notes se délient et se dégustent, tout ici n’est que luxe et volupté. Dans ce royaume lointain les hôtes proposent de prendre part à une fête improvisée. « Time Escaping » a la gaîté d’une nuit autour d’un feu de camps, où histoires et danses se mêlent. Elle se poursuit sur « Spud Infinity ». Pour parfaire le moment, la joyeuse bande invite les instruments folkloriques à se joindre à l’évènement. Tout en gardant sa profonde mélancolique à la pop acide, Big Thief crée une aparté emprunte de joie et pourrait bien rapatrier quelques joyeux lutins alors que les notes sautillent et les ombres virevoltent au gré des flammes.

Et puis, place à la féerie, aux rivières de diamants. Le titre qui donne son nom à l’album donne envie de croire. Le Monde pourrait être peuplé de nymphes et autres créatures mystique. Rêve éveillé aux confins de la pop, sa douceur n’a d’égale que sa maîtrise et son rayonnement. La voix aérienne y répond avec délicatesse aux notes savamment pensées. Comme dans une rivière au mille reflets, elle coule de source, sonne autant comme une évidence connue qu’une individualité revendiquée.

S’envoler en terre pop

Il est temps de s’envoler et de déployer les ailes de « Sparow ». D’ailleurs, le titre n’a de cesse de décoller en une ritournelle qui se répète. Là encore l’évidence folklorique répond à une voix aérienne qui sait se casser pour mieux marquer ses mots. La comptine y est appuyée et vu du ciel que les paysages sont beaux. Comme dans un cocon chaleureux, Big Thief cajole et envoûte. Ce titre biblique évoque par ailleurs avec subtilité la genèse, la pomme acide se revendique et se déguste comme un poison dans lequel il est bon croquer.

S’en suit le magistral « Little things », un petit rien royal qui pose son ton dès ses toutes premières secondes. S’il fallait évoquer la perfection dream pop, le morceau ferait office d’exemple. Sa retenue musicale fait écho à un entrain à la perfection rare. Montée en puissance constantes, la voix s’y positionne avec naturel, elle se positionne en tête pour mieux masser les esprits en un simple coup de baguette aux milles étoiles. Les guitares s’emballent, l’invitation à s’échapper est là mais aussi l’obsession pour l’être aimé. Ces petites choses que l’on aime dans ce morceaux le rendent addictif, poignant. Chaque note y est un élément à chérir qui compose un grand tout à aduler.

Un second acte entre folklore et magie pop

big thiefEn sa moitié, l’opus donne du souffle pour mieux repartir avec entrain sur « Flower of blood ». Doit-on penser à « Blood Flowers » l’album culte des Cure ? Il en a du moins le génie. Sans s’aventurer dans les sombres contrées du groupe de Robert Smith, la formation en garde la beauté mélancolique.

Pour plus de noirceur il faudra attendre les prochains titres. « Blurred View » évoque l’épaisseur de Portishead et a l’étoffe d’un « The Rip ». Pour se remettre et comme un clin d’œil au début de l’opus il faudra s’oser sous la lune de « Red Moon » une danse mystique aux nombreuses vertus proches de la sorcellerie.  Big Thief n’a de cesse de se réinventer, de changer de ton en gardant ses gammes. Impossible de ne pas marquer le pas sur ses dernières notes qui s’emballent à toute allure.

Si l’album était jusqu’ici conçu comme un rêve, il est temps d’ouvrir les yeux. Les rythmiques puissantes appellent d’ailleurs l’oreille à prêter attention dès les premiers instants de « Wake Me Up to Drive ». Mais comme toujours, le début ne laisse en rien présager la fin. Comme sur des montagnes russes, l’album prend le temps de faire des poses, de s’offrir des montées sans fin pour mieux apprécier l’univers qu’il invente. La voix d’Adrianne devient enfantine avant de mieux reprendre cette rayure folk qui lui confère son sublime.

Un essaim vibrant

Il est singles qui ne se détachent pas des albums. Ils sont choisis par les maisons de disques pour leur qualités vendeuses mais non pour l’effort qu’ils représentent.  L’immense « Simulation Swarm » fait mentir tous les adages. En seulement quelques secondes le titre colle à la peau et au cœur. Ses répétitions savamment dosées se glissent dans les os. La résurrection est-elle possible ? Entre la berceuse apaisante et l’hymne hypnotique, un morceau aussi puissant du côté de la pop et de son amie la folk n’avait pas vu le jour depuis des années. Tourbillon aux mille merveilles, aux montées qui savent se maîtriser, au raffinement sans fin, il dégage la poésie d’un joyau brut. Le mont aux trésor de cet album est à écouter en mode repeat sans jamais sans lasser. Il n’est d’ailleurs pas sans rappeler le tout aussi intemporel « U.F.O.F ».

Il faudra pourtant le laisser, de façon assez abrupt il faut en convenir sur le titre d’après qui débute par la voix de sa chanteuse comment un raté travaillé, un démarrage à la hâte. Intitulé « Love love love », il ne peut que résumer en trois mots la sensation globale procurée par les 20 titre de cet opus qui passe sans jamais trébucher de la mélancolie au folklore toujours dans un pays où les mythes et croyances sont légions.

C’est « Blue Lighting » qui conclut dans la lumière cette démonstration de force contenue. Une dernière danse avant la fin pour redonner à la folk sa juste définition. Et la suite ? Elle conduira à reporter les deux concerts parisiens de Big Thief au mois de juin 2022. La princesse Adrianne Lenker elle et ses preux chevalier, vécurent aussi heureux que le public qui les écoute et il faut le souhaiter donneront naissance à beaucoup d’albums de ce calibre.


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les bops
Les BOPS – Crédits : Claire Huteau

Certes, tout n’est pas rose en ce début d’année pour le monde de la musique.  L’obligation de concerts assis pèse douloureusement sur les organisateurs de concerts, contraints d’annuler la plupart de leurs dates.  L’embouteillage est là, présent, et promet de nombreuses annulations. Le plaisir de se retrouver n’aura finalement été qu’éphémère et il ne faudra pas oublier de se battre pour faire vivre une industrie plus que nécessaire. Pour autant, la créativité elle, est là et l’année promet son lot de très belles sorties sur albums. Le rock se réinvente à la sauce 70’s, probable crie du coeur d’une génération qui veut à nouveau vivre de paix, d’amour et d’art. La pop garde ses saveurs 90’s, 2000’s alors que la noirceur du post punk continue d’inspirer les artistes. Pour bien commencer l’année voilà une petite sélection des sorties dont il faudra se délecter. De l’indé mais pas que, qu’il sera si bon retrouver en concert.

Bops – Sounds of Parade

Accrochez vous à vos plus beaux vêtements à fleurs et à vos pattes d’éléphant.  Voilà que ce début d’année sonne comme le grand clin d’oeil à une époque où révolte et peace and love allaient de paire. En effet le trio des Bops dévoilera le 4 février sa galette « Sounds of Parade ».  Album rock coloré au ton diablement enlevé, le combo n’a rien à envier à leurs copains d’Outre-Atlantique et leurs fleurs dans les cheveux. Sans se contenter de copier-coller une période passée, notre combo français s’ose à des aspirations modernes. Au programme, rythmiques bien senties, guitares obsédantes, voix aiguë  digne des plus grosses machines, riffs dopés au soleil pour un album qui ferait presque oublier cet hiver qui ne fait déjà que trop durer. Le sens du refrain s’ajoute à cet opus bien senti et ses très bons titres (Sequencer, Bouncer ou encore Tomboy).  Pour le présenter, la troupe délurée avait dévoilé le clip de R.A.V.A.C.H.O.L au mois de novembre 2021. Un hommage à l’anarchiste François Koënigsten, guillotiné au 19ème siècle. Une belle mise en bouche avant de se livrer entièrement à la découverte de cet univers riche et nourri par une période hautement créative.

Bipolar Club – Issue

De la joie aux larmes, de l’espoir à l’angoisse, il n’y qu’un pas. C’est le pari de Bipolar Club. Un rock sombre, jusqu’au boutiste, parfois violent, mais qui sait aussi se poser pour évoquer une forme de nostalgie passée. D’ailleurs, cette mélancolie, elle se retrouve également dans les arrangement d’un album qui flirte avec l’alternatif tout en empruntant au sons plus moderne d’un psyché screamé. La surprise de cet opus pluriel tient à sa capacité de créer des sonorités anglosaxones et à raconter ses maux en français. La dualité est bien de mise au cours d’un EP cohérent au facettes plurielles. Là où Out of my hands s’amuse à ralentir le rythme et à jouer sur des sons plus dures, Miroir, lui en deuxième partie d’essai, s’aventure sur le terrain du post punk acéré. La galette au plus nombreuses facettes qu’une boule de disco s’amuse à brouiller les pistes et s’ose à casser ses rythmes sans cesse. Vous pensiez que la montée allait crescendo ?  Voilà maintenant que la mélodie se pose, introspective.  « Mes doutes, mes peurs » devient alors une parole distillée comme un let motiv . Les temps obscures que traversent la culture s’y expriment pleinement tout comme l’envie d’un retour aux concerts prochain. La musique n’est que le reflet de sentiments que l’on partage aujourd’hui tous et ceux-là pourraient nous amener à nous inscrire au Bipolar Club.

Ed Mount- Close to your heart

Thibaut Chevaillier de son vrai nom s’est créé un parcours musical pluriel. D’abord en exerçant dans le jazz, registre qu’il apprend tout seul. Le courant qui porte l’improvisation doit inspirer le bonhomme qui se lance donc, il y a de ça cinq ans sur son propre projet : Ed Mount. Un premier LP, Left my heart,  voit le jour  en avril 2019. Sur ce projet, exit le jazz, du moins pour ce qui est des influences. C ‘est dopé à une énergie pop très 70’s que débarque notre artiste. Le 18 février 2022, le voilà donc de retour avec un album profondément solaire intitulé Close to your heart. Le coeur comme obsession de notre musicien ? Certainement parce que c’est avec cet organe qu’il compose. Le même avec lequel il évoque sans rougir ses aînés anglo-saxons de Paul McCartney à Prince en passant par Simon & Garfunkel. Du premier, il reprend la capacité tubesque à créer des mélodies où intensité la dispute à refrains entêtants ( son âme pourrait bien planer sur le titre éponyme de l’opus). Pour le second, il faut écouter avec émotion We don’t stand a chance et son beat dansant. Les troisièmes, voient plus subtilement leur folk envolée et fédératrice s’évoquer par des échos dans la voix mais aussi par une certaine candeur propre à celle de « Mrs Robinson ». Au milieu de cet opus solaire, il n’est pas étonnant de retrouver son incarnation moderne issue de la chanson francophone, Flore Benguigui, la chanteuse de L’Impératrice, qui représentera la France à Coachella cette année. Un voyage lumineux qui touche au coeur.

Røcket -Eclipse

La pop rythmée de la fin des années 90, début des années 2000 vous manquait ? Vous regardez le logo MTV avec nostalgie, vous écoutez les titres d’Usher en vous disant que c’était mieux avant ? Soyez rassurés, cette époque aux déhanchés chamboulants fait son grand retour ! Son vent de décontraction, de lâcher prise a entraîné dans sa folie Røcket. Ne vous trompez pas, vous retrouverez avec nostalgie sur son premier EP la voix d’un certain Justin Timberlake, la cool attitude de Will Smith, la capacité à faire danser de Christina Aguilera… Mais pas que, dans son sillage, le showman prend possession de mélodies modernisées. Il ne manque d’ailleurs pas de faire référence dans son clip diablement efficace pour A Tease à Cardi B tout en partageant la recette de son cocktail déluré le fameux Røck N’ Mule. L’EP Eclipse prévu pour le début d’année s’inscrit dans le même jus. Un juste dosage de riffs qu’y enivrent, de (fruits de la) passion, de vitamine C solaire, ajoutez une goute de nostalgie, une voix qui groove et vous obtenez un cocktail à écouter en boucle qui rend accroc. Une petite pépite qu’il serait bon écouter les pieds dans le sable et qui met des couleurs pastels dans les yeux.

Buzzard Buzzard Buzzard – Backhand Deals

Quatuor originaire de Cardiff, Buzzard Buzzard Buzzard, a su depuis sa création en 2017 devenir un nom incontournable de la scène Made in Great Britain.  Une hype bien méritée quand on connait la délicieuse honnêteté rock dont profite le groupe. Il faut dire que les compères savent créer un rock accessible, joyeux et ouvert qui tranche catégoriquement avec le vent obscure post punk qui souffle actuellement chez nos voisins. Il y a du Oasis dans les compositions de Tom Rees et ses copains. L’année 2022 sera 70’s ou ne sera pas. Voilà donc que notre joyeuse bande loufoque qui explique avoir tout simplement voulu créer avec sa nouvelle galette des « putains de hits », reviendra le 25 février avec des titres inspirés par ces année de grande liberté. Logique après des mois de restriction de vouloir renouer avec des temps où amour et révoltes allaient de paire. Ce nouveau bébé promet des moment d’insouciance, de légèreté et de rock aux accents britpop carrément efficaces. Pas question de se prendre au sérieux, mais il faudra tout de même être sérieusement bons. Les anglais nous ont trop bien éduqués et ce nouveau jet ne risque pas de nous rendre moins exigeants.

Fickle Friends – Are we gonna be alright ?

C’est grâce au live que la tornade Fickle Friends s’est faite connaître au Royaume-Unis. Il semble donc évident que la confinement et la crise du Covid aura impacté le combo mené par la talentueuse Natassja Shiner. Depuis sa création en 2013, rien ne semblait pouvoir arrêter la troupe qui s’offre d’ailleurs 120 millions de streams à l’heure où ces lignes sont écrites. Un succès qui ne l’empêche pas de récolter son lot de tourments : séparation, anxiété, frustration, la route est pavée d’embuches. C’est d’ailleurs de toutes ces thématiques dont il est question dans Are we gonna be alright  paru le 14 janvier. Si ces thématiques peuvent sembler tranchantes, ne comptez pas sur Fickle Friends pour en faire quelque chose de sombre. La musique comme un exutoire doit s’écouter fort pour mieux faire fuir les tourments et taire les petites voix qui les portent. Alors c’est une pop énergique et galvanisante que propose nos amis. Une pop aux accents rock blindée de notes qui donnent envie de danser, de digressions qui se chantent en rythme, de refrains qui collent à la tête et la peau. Un opus qui rappelle qu’unis en musique tout devient lumineux.


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cat power big thief Simon and Garfunkel Trois albums cultes
 

Le support numérique a radicalement changé les habitudes de consommation de musique. Fini l’attente d’un album pensé dans son intégralité. Bonjour le zapping, les morceaux écoutés jusqu’au refrain, l’attention perdue en moins de trois minutes et bien sûr les conditions douteuses de rémunérations pour les artistes. Pourtant, fort heureusement, à la montée des, convenons-en, bien pratiques plateformes de streaming, s’oppose un retour en puissance de l’objet vinyle. Outre son esthétisme, son très beau son, il permet de (re)découvrir dans sa totalité un album et de s’y immerger face après face. L’été ayant déjà laissé place à l’automne de cette étrange année 2021 et son timide retour à un Monde où concert est synonyme de contraintes pour ses organisateurs, une sélection de vinyle s’impose. Pour aller avec les couleurs de saison, les feuilles qui tombent et les coeurs lourds qui s’imposent à la fin de la trêve estivale, nostalgie, mélancolie et beauté seront au rendez-vous des trois oeuvres parfaites à (re)découvrir track by track ci-dessous.

Simon & Garfunkel « Bridge over Troubled Water »

Simon & Garfunkel - Bridge Over Troubled Water

Paru en 1970, cette pépite est le tout dernier album studio du duo indémodable Simon &  Garfunkel. En 1971,il remporte à juste titre cinq Grammy Awards dont celui du meilleur album. Il figure également à la 51ème place du classement des 500 plus grands albums de tous les temps établi par Rolling Stones. Si son pédigrée est si impressionnant c’est surtout parce que l’attention du duo a été portée sur la composition de chaque titre. A commencer par celui qui ouvre le bal et donne également son nom à l’album. C’est d’ailleurs Clive Davis, le patron de Columbia records qui choisit de placer ce morceau en ouverture de l’opus. Les temps ne changent pas tant que ça, puisque sa longueur (plus de 5 minutes de perfection) était déjà problématique à l’époque. Si l’on en croit le film « Presque Célèbre » de Cameron Crowe (qui avant sa carrière dans le cinéma était journaliste chez Rollin Stones), écouter Simon & Garfunkel en allumant une bougie permettrait de voir son avenir. Une très belle métaphore qui s’applique au ton folk rock de cet opus. Il faut dire que les titres emblématiques s’y enchaînent avec fluidité. A un premier morceau puissant succède « El Condor Pasa (If i could) », ses riffs aériens et sa structure aux nombreux accents envolés. Mélancolique oui mais pas toujours, la galette s’offre des temps joyeux et solaires (« Cecilia », le dansant  « Keep the Customar Satisfied », « Baby Driver », « Bye Bye Love »). L’apaisement est aussi de la partie alors que les sublimes voix des acolytes transportent leur auditeur au confins de la perfection quelque part entre un nuage planant des années 70 et une bienveillance iconique que l’on retrouve chez ces albums qui deviennent de facto vos meilleurs amis.

Big Thief  – « U.F.O.F »

Big Thief - UFOF

Trois notes à pas de velours et une voix envolée, voilà qui ouvre l’intime objet musical non identifié « U.F.O.F » chef d’oeuvre iconique du groupe américain Big Thief.  Cette prise de « Contact » plonge immédiatement l’auditeur dans un bain de bienveillance folk où tout n’est que beauté et volupté. La voix cristalline s’installe dans l’oreille, berce, virevolte. Il n’en faut pas plus pour tomber follement amoureux de la formation menée par la talentueuse Adrianne Lenker. Fondé à Brooklyn, le groupe sortait en 2016 son tout premier opus « Masterpiece ». Et si l’objet portait bien son titre, l’exigence y étant indubitablement au rendez-vous, ce troisième jet s’avère être en réalité le chef d’oeuvre ultime d’une formation qui y touche les étoiles.  Il faut attendre le deuxième titre pour découvrir le morceau « U.F.O.F » qui donne son nom à l’album. Ce single, le premier dévoilé en février 2019, allie la grâce d’une ritournelle poétique à un refrain si joliment travaillé qu’il promet de devenir un allié de force pour regarder la pluie tomber emballé dans un plaid. Chant des sirènes envoûtant qui appelle autant à l’aventure qu’à l’introspection, il précède l’immense et un brin plus entraînant « Cattails » qui fera également l’objet d’une sortie single en mai de la même année.  Sa folk aérienne y a la force des immense Moriarty, à moins que le timbre dream pop de sa chanteuse ne fasse mentir la comparaison. La légèreté et la douceur  font suite sur cette face A poétique où il est bon de se délecter de chaque note. Berceuse fabuleuse et compagnon d’aventure cosmique, il n’est pas étonnant de retrouver cet album parmi les nommés au titre de meilleur album de musique alternative au Grammy Awards 2020. La face B révèle aussi son lot de surprises à commencer par l’enivrant « Century », son refrain répétitif aux notes maîtrisées et sa beauté proche de celle de l’aurore. Il faudra tout écouter et tendre l’oreille sur « Terminal Paradise » avant de conclure sur « Magic dealer » qui embrume les yeux et les têtes comme un calumet fumé un soir de grisaille. Quand vous en aurez finit avec l’écoute, et sûrement répété sa lecture remettant inlassablement le bras sur le tout premier morceau de cette galette, il sera temps de se précipiter sur les sites de reventes de places.  Big Thief s’offre en effet une tournée française au mois de février 2021. 

Cat Power « Moon Pix »

cat power Moonshiner

Difficile de cataloguer l’iconoclaste Cat Power et ses compositions oscillant entre punk, folk et blues. Pourtant, si un mot devait effleurer la qualité de son univers, il faudrait mettre en avant son immense sensibilité. Et ce n’est pas « Moon Pix » paru en 1998 qui fera mentir l’adage. Ses sonorités profondes et mélancoliques y touchent à l’expérimentale et ce dès son exposition sur « American Flag ».  Repérée par Steve Shelley de Sonic Youth dans les années 90 alors qu’elle débarquait à New-York de son Atlanta natale, la musicienne a su s’imposer comme une figure culte, dont les qualités musicales ne peuvent être remises en doute.  De tous ces opus, « Moon Pix », le quatrième est l’un des plus encensés par la critique. Il faut dire que son prédécesseur, un brin plus grunge, lui avait déjà valu les félicitations du milieu estimant qu’elle y avait gagné en assurance. Cette fois-ci composé alors qu’elle vivait seule à la ferme et à la suite d’un état hypnagogique (état de sommeil conscient qui intervient au début de l’endormissement), il s’avère être un voyage hypnotisant, sensoriel et aussi léger qu’un murmure dans la nuit. Les titres s’y jouent avec douceur et s’y enchaînent avec aisance, quasi indissociables les uns des autres. Enregistré à Melbourne en 11 jours par la chanteuse, il est, si l’on en croit le magazine Rolling Stone, le meilleur enregistrée par la musicienne. Les notes aériennes de « Metal Heart » concluent la première face comme un secret partagé. Celui de l’écho d’une période musicale, d’une histoire aussi intime qu’universelle.  Il faudra pourtant attendre la face B pour  se plonger dans le titre « Cross Bones Style », premier single dévoilé de cette pépite qui touche à la perfection. Il pourrait être aisé en 2021, de penser un album comme une succession de singles et d’y imaginer passer aisément d’un registre à un autre. Ici, il n’en est point question tant le tout est construit comme une succession harmonieuse à l’atmosphère glaçante. « Moonshiner » se détache du lot, faisant la part belle à ses instruments sous forme de ritournelle planante et à la voix inimitable de Cat Power qui maîtrise autant ses envolées lyriques que ses chuchotements cassés. Difficile de ne pas se laisser porter, des papillons plein le ventre et des frissons parcourant  chaque millimètre de votre peau par cet objet entier que seul le format vinyle saura sublimer. Un must have pour habiller votre collection automne-hiver 2021 et prendre le temps de faire une pause au milieu de la vie qui reprend à toute allure.


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