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Alexandre Bertrand

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C’est dans un bar parisien que la troupe d’Holy Oysters avaient donné rendez-vous à l’équipe de Pop&Shot pour papoter quelques jours avant leur show aux  Nuits Claires 2017 . Retenez bien leur nom, ces petits génies de la pop psychédélique vont faire parler d’eux dans le futur. Autours de bières de Montreuil et autres cocktails exotiques aux fruits de la passion, la joyeuse troupe à aborder son point de vue sur la femme, la musique, ses futurs projets et en a même profiter pour parler d’huitre sacrée. Interview.

Holy Oysters facebook DR

P&S : Vous allez jouer aux Nuits Claires, le festival du journal féminin Marie Claire, c’est l’occasion pour nous de vous parler de féminité. Tout d’abord, quel rapport avez vous à la presse féminine ?

Max : Mon ex achetait pas mal de magazines pendant les vacances et j’avoue que je faisais tous ses tests.(rires) J’adore les tests. C’est hyper rafraîchissant.

P&S : Est ce que vous avez des artistes féminines qui vous ont influencés ?

Akim : Ouais grave. Pleins. Janis Joplin.

Max: Saint Vincent. Nao qu’on a découvert il y a pas longtemps.

Antonin : Lauryn Hill.

Akim : Janet Jackson.

P&S : Si vous pouviez choisir n’importe quelle artiste féminine, avec qui  partageriez-vous une affiche de concert?

Martin : Queen B! Carrément!

Max: Saint Vincent. Leur jeu de guitare est vraiment stylé et vraiment unique.

Akim: Haim

Antonin: Alicia Keys pour le coup.

P&S : Une question plus compliquée : il y a pas longtemps c’était le 8 mars, la journée de la Femme. L’égalité Homme-Femme, c’est un sujet qui vous parle ?

Max : C’est révoltant qu’encore aujourd’hui il faille se battre pour qu’il y ait une égalité , que les gens commencent à peine à se réveiller, alors que pour moi que ce soit Femme-Homme, Noir-Blanc, je ne comprends pas qu’il faille encore se battre. C’est révoltant. Quand on voit qu’il y a des mecs comme Trump qui sont élus quasi à la tète du Monde, on se dit que c’est la régression… (il sourit) Je pense que ça donne notre avis sur la question…

Akim : ça ne devrait même plus être des sujets, c’est assez triste que ce soit encore un sujet d’actualité…

Max: Heureusement aujourd’hui, les gens s’expriment à ce sujet et se bougent surtout grâce à Internet. Il y a quelque chose de positif avec les réseaux sociaux. Les gens sont actifs, ça les a réveillés et ils font les choses qui vont dans le bon sens.

Akim: Malheureusement, il y a des gens qui sont aussi actifs dans le mauvais sens. Il y a des gens qui se battent pour le féminisme et qui font scandale… C’est dommage, par exemple Emma Watson avec ses seins… Pourquoi l’accabler ? Elle est en accord avec son message alors pourquoi ne pourrait-elle pas montrer son corps ? Il n’y a aucune incohérence à être féministe et assumer sa sexualité. Je pense aussi par exemple, à Alicia Keys qui ne met plus aucun maquillage, elle a sorti son album et se laisse tout naturel, et je la trouve mille fois plus belle qu’avant, quand elle était sur-maquillée. Pourtant, elle a été énormément moquée et pointée du doigts pour ça.

Antonin : Le problème c’est que les cinéma et les séries n’aident pas. On continue à nous proposer des stéréotypes de meufs fragiles  qui se font sauver par le mec fort, le héros, et cette image, elle reste.

Max : Oui mais à l’inverse de ça, il y a de plus en plus de séries, comme The OA, où un femme est  le personnages principal. Regarde les derniers Star Wars! On a à faire à des héroïnes, c’est super! Mais c’est aussi ce qui a fait scandale: on a entendus des vieux machos dire « on en a marre de voir des filles »… Justement ! Non ! Après ça peut être bien traité ou non, mais l’intention est là.

P&S : Une petite dernière sur les femmes: si demain vous vous réveillez dans le corps d’une fille, quelle est la première chose que vous feriez ?

Akim : dans le corps d’une fille ? Ah je me touche les seins direct ! (rires)

Max : (Rires) Non mais ça va à l’encontre de tout ce qu’on vient de dire!

P&S: Pas forcément. Et puis c’est une réponse qu’on peut attendre. Comme une fille pourrait dire qu’elle testerait le fait de pouvoir pisser debout…

Max: Pour moi, il n’y a rien qui change à être une fille ou un mec, à part l’apparence physique ça ne change rien. Du coup, ça ne changerait rien.

P&S : Parlons de votre musique maintenant. Le deuxième EP est en préparation. Depuis combien de temps travaillez-vous dessus et où en êtes-vous?

Max : Ça va faire trois semaines – un mois. Pour l’instant , il y a 4 vrais titres. Mais autour, on est entrain de concocter , des petites interludes, des micros chansons, il y en aura 9. On est entre l’EP et l’album, ça va être un format hybride.

P&S : Vous avez déjà le titre ?

Max : Oui on l’a mais on préfère le garder pour nous pour l’instant.

P&S : Ok, on attend de le découvrir avec impatience. Concrètement, comment travaillez-vous sur sa création?

Max : Je fais les chansons, de mon coté chez moi. J’ai un petit home studio, avec pleins de claviers et tout. Et là on est entrain d’enregistrer chez mon ami , Marcus Linon ( NDLR : il prend le dictaphone et redit le nom à voix haute, le reste de la bande rit. Et nous avec). Avec qui je travaille beaucoup, que ce soit pour Holy Oysters ou pour d’autres projets. On va mixer le deuxième EP ensemble. Antonin va faire les batteries avec Quentin qui n’est pas là. On va faire basse-batterie en live, je récupère le tout et je vais bidouiller ça,. On est encore en phase de prod’ et ça se passe bien pour l’instant, c’est cool.

 

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P&S : Holy Oysters est un groupe multimédia, il y a de la vidéo, de la musique, une image visuelle marquée… C’est important pour vous? Comment ça se travaille ?

Max : J’ai fait un Master de graphisme, de direction artistique et aujourd’hui pour exister il faut avoir une vision à 360°, peu importe le projet artistique, il faut voir le projet sur tout les supports possibles. On essaie de développer un concept et une identité globale et comment on va développer les performances scéniques à partir de ça.

P&S : On parle beaucoup de musique psychédélique concernant votre musique, c’est comme ça que vous le définiriez ?

Max : Non pas forcément. C’est vrai que ça fait beaucoup partie de nos influences, les années 60-70, mais plus ça évolue j’ai l’impression que moins on sera catalogués comme ça… Quand j’écris une chanson je ne me dis pas comment je pourrais la rendre psychédélique. Il faut dire que quand il est sorti le premier EP avait déjà été écrit il y a trois ans. Le deuxième EP quand il sortira, sera plus expérimental et beaucoup moins  psyché. Il va avoir des influences plus larges. Il y aura du RNB des années 90, du gros rap et du funk aussi…. C’est aussi excitant car il va y avoir des expérimentations et du changement, même au niveau du live.

P&S : Tu parles de nouvelles influences, mais est-ce que vous avez les mêmes influences ?

Max : Je ne sais pas… Je pense qu’on aime tous globalement les mêmes trucs…

Antonin : On a tous des références en commun, mais chacun a son univers. Déjà, je dirais les Beattles. (le reste du groupe acquiesce). On aime pas forcément les mêmes groupes, mais on aime le même univers quand on se fait écouter des trucs, généralement tout le monde adhère. En ce moment, on est tous sur Anderson Paak. Le dernier Bon Iver.

Max : Rien de psychédélique donc. Les 4 titres vont être vraiment pops et les petits interludes , eux, seront beaucoup plus expérimentaux.

P&S : Vous parliez de cohérence visuelle tout à l’heure ? A quoi ça ressemble un concert d’Holy Oysters ?

Max : Il faut venir tout simplement (grand sourire).

P&S : On va le faire dès la semaine prochaine pour les Nuits Claires.

Max : On a donc déjà cinq symboles, les cinq médaillons, que j’ai fait pour renforcer l’identité visuelle du groupe. J’ai développé quelque chose visuellement, une application – qu’on ne pourra pas faire au Yoyo ( club du Palais de Tokyo ou se produira Holy Oysters le 22 mars 2017)- qui est audio réactive, une petite forme organique qui va réagir différemment en fonction des notes jouées par les différents instruments.

P&S : Et pourquoi vous appelez-vous Holy Oysters ?

Max : Un jour j’ai failli me noyer. Une expérience de Mort Imminente. Et j’ai été sauvé par une huître, qui en me ramenant sur la plage m’a raconté son histoire, l’histoire de leur civilisation. Qu’il y avait cinq grandes huitres, qu’ils choisissaient leur religion, que ça n’avait pas toujours été facile mais que maintenant ils vivaient dans la paix. Du coup, j’essaie de prêcher la parole de l’Huître.

P&S : Tu as regardé The OA, non ?

Max : (éclats de rires) Mais ouais carrément ! Sauf que cette histoire date d’il y a beaucoup plus longtemps.

P&S : En fait c’est la série qui a pompé ton histoire ?

Max : (Rires) J’ai rajouté l’EMI il y a pas longtemps mais l’histoire date d’il y a longtemps…

Akim: tu étais en école à Melun à l’époque…

P&S : Une dernière question : Vous allez jouer avec Pete Doherty ? Comment vous l’appréhendez ?

Akim : Je fais partie des gens qui écoutaient Libertines dans ma jeunesse et on avait raté son live à Etretat au Hello Birds où on était monté sur scène un an avant lui et donc là c’est sympa , c’est un très joli clin d’œil  à mes 14 ans.

 

Retrouvez Holy Oysters sur scène aux Nuits Claires de Marie-Claire le 24 mars 2017 au Yoyo de Paris.

Pour plus d’infos sur le groupe rendez-vous sur leur site officiel et sur cette chouette interview/ découverte.

 

Le 2 avril 2017 sonnera le glas de tous les audacieux qui auront voulus participer au Panic! Reverse 2017…. Mais qu’est ce que c’est que le Panic! Reverse?! On vous dit tout…

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Cette année… Le principe du Panic! Reverse reste le même : depuis 2010, il repose sur l’association des créations graphiques et vidéos, le tout étant de jouer sur le principe du festival, à savoir en étant à rebours de ce qui se fait d’habitude. En effet, jusqu’au 2 avril, il s’agira pour les participants de réaliser des affiches qui seront exposées le 21 avril 2017 chez Potemkine à Paris.

En 2010? 10 affiches fictives de films avaient été exposées lors de cette soirée atypique.

Dans un deuxième temps, les réalisateurs réalisent une bande annonce  basée sur leur affiche préférée et ce, avant le mois de septembre. Le jury les départagera lors de l’édition finale du festival qui aura lieu au cours du mois d’octobre. Les meilleures réalisations feront alors l’objet d’une projection.

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Concernant le jury, il est présidé cette année par le talentueux Bastien Vivès (Polina , Lastman, Les autres gens…) et également auteur de bande-dessinées multiprimées. Il sera assisté de : Gilles Stella ( vidéaste et co-réalisateur de la chronique cinéma web Chroma), Alexis Bernier (UFO Distribution), Zeynep Jouvenaux ( Forum des Images) ainsi que Régis Brouchier ( rédacteur en chef de nanarland.com ).

 

Comme vous l’aurez compris, c’est à vous de jouer :

Le site pour envoyer ses créations (notamment)

https://www.facebook.com/PanicReverse

https://twitter.com/panicreverse

 

 

Alors que le 24ème festival de Gérardmer a fermé les portes qu’il avait tenu ouvertes du 25 au 29 janvier 2016, l’équipe de Pop&Shot a fait un saut là bas pour sentir le pouls du plus fameux festival de cinéma de genre de l’Hexagone… On y était.

DR Julia Escudero

Il y a quelque chose de particulier quand on arpente les allées de Gérardmer… D’un coup, on se reconnecte aux souvenirs adolescentins de VHS « interdites » estampillées Gérardmer voire son illustre ancêtre Avoriaz… Quelques années ont passés, les kilos en trop ont peut être pris karmiquement la place des cheveux mais en voyant le panneau d’entrée de la ville, on ne peut que se dire « On y est »! Les paysages de neige et de chalets qu’on croirait tout droit sortis de Rocky IV des contes de notre enfance nous ont bien bercés et rendus assez béats ceux qui ne sont pas habitués aux sports d’hiver régulièrement. C’est en mettant les pieds dans de la neige, tenant assez bien, qu’une partie de l’équipe de Pop&Shot débarque dans la petite ville vosgienne pour la première des six séances : Clown. Le visionnage de la bande annonce du film aura tellement enthousiasmé les rédacteurs de Poppy qu’une séance improvisée aura été organisée en dernière minute… C’est dire!

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Et le résultat est à la hauteur c’est le moins qu’on puisse dire! La production d’Eli Roth, là ou elle rate le coche du conte pavillonnaire critique (comme ou pas comme un Knock Knock? Ceci est une autre histoire….) réussit le pari d’être un bon vieux film de genre. Solide. Avec ses qualités, d’interprétation comme de filmage qui ne sont pas à négliger (notamment dans l’aire de jeux pour enfants ou lors du final), le long métrage de Jon Watts ( Cop Car, autre bête de festivals ou bien encore le futur SpiderMan par Marvel Studios) assure la mise en bouche comme un chef. Il est à signaler un tabou brisé à l’écran, à savoir le meurtre d’un enfant et un final sanguinolent au crédit du film. On vient voir du film de genre : on est servis.  Ni plus, ne crions pas au chef d’oeuvre, même si le film se situe clairement dans la moitié haute du panier de ce que le genre peut nous offrir dernièrement, mais surtout Ni moins, car s’il n’est pas parfait, le film n’en demeure pas moins bourré mais alors bourré de qualités…

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Vient enfin la journée du samedi! La ville reste bercée par les hauts parleurs déversant la bande son que passe la radio principale sponsor du festival et l’on rejoint la queue fournie devant le MCL. Au programme  » Orgueil, Préjugés et Zombies« ! Tout un programme en effet… Si le film a pu être visible par des moyens plus ou moins détournés et dans une qualité plus qu’aléatoire, le fait d’être projeté en VOSTFR permet de sauver le film, le décalage entre les dialogues récités au mot près du livre de Jane Austen se heurtant à un film de zombies charclés en costume (!) par des protagonistes maîtrisant les arts martiaux du Japon ou de Chine (!!!) fait pleinement son oeuvre. On ne se sent pas plus intelligent en sortant de la séance, mais on se sent relativement léger. Dans la queue pour le film d’après, les spectateurs, parlant entre eux ne se vont pas s’y tromper. c’est ainsi qu’on entendra fleurir des  » Ouais, c’est les vrais dialogues du bouquin et de l’adaptation BBC c’est à dire long et chiant comme la mort« .Bon film ou pas alors? Le film a fait son oeuvre de fun et de décontraction. La salle aura aussi noter Charles Dance et Lena Headey à l’écran, protagonistes de la série Game of Thrones, dont l’entrée en scène aura fait réagir les spectateurs… Un pur film de festival.

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Un autre film de festival, qu’on va avoir probablement du mal à trouver ailleurs, c’est Prevenge, film britannique d’Alice Lowe. La pellicule nous narre l’histoire d’un fœtus tueur commandant à sa mère dépressive. Si le film réserve quelques moments assez plaisants en matière d’humour décalé et de moments glauquissimes (DJ Dan…), il finit par se perdre au fur et à mesure que l’on comprend la raison de la quête vengeresse de la future maman. Assez inégal, notamment dans la gestion de son humour (cf la scène avec Gemma Whelan, actrice vue dans…. Game of Thrones! Mais c’est une constante dans le cinéma de genre anglo-saxon contemporain ou quoi?!) et quelconque au final alors que le pitch pouvait potentiellement accoucher (hoho) de quelque chose de mieux.

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Vient ensuite Under The Shadow, coproduction internationale de Babak Anvari se situant dans le Téhéran de la guerre Iran-Irak des années 80. Si le contexte et le cadre nous dépayse quelque peu, il ne faut pas se fier à ce stratagème, malgré d’évidentes bonnes volontés comme ce djinn faisant onduler son voile, le film se perd en chemin, ne sachant pas vraiment sur quel aspect axer son film : drame familial? reconstitution historique d’une époque révolue de l’histoire de l’Iran? Film de possession/démon? . A trop vouloir courir plusieurs lièvres , il finit par ne plus savoir quoi raconter et le dernier tiers qui se décide enfin à faire monter un peu tout en pression n’effacera pas le reste : le film est une déception! La faute à des personnages ayant d’accord un potentiel mais qui n’est jamais abouti. Mais peut être est ce une spécificité Pop&Shot, le film ayant eu le prix ex aequo du Jury !!!! Les goûts et les couleurs…. En effet, n’aura t-on pas entendu dans la file d’attente pour SPLIT  » Alors ça a un rythme très particulier (en sous titre ça veut dire chiant comme la mort), mais au moins c’est original et culturellement, c’est enrichissant et c’est nouveau, notamment au niveau du contexte ».

Après ça venait le clou du spectacle, celui que l’on désirait le plus au monde , peut être après Grave, mais vu que l’on n’a pas pu voir Grave, nous passerons cette anecdote sous silence… SPLIT! On vous en parle très bien  . Mais force est de constater que Shyamalan, pour la première fois depuis belle lurette, ne déçoit pas et nous livre un film maîtrisé de bout en bout. Et la petite surprise finale donne des frissons de geeks comme rarement vus ces derniers temps alors que l’on commence à être aseptisés de ce coté là par les productions à la chaîne des Marvel/DC Films…

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Vient ensuite le dernier film pour la Team Pop&Shot dans ce festival de Gérardmer : The Girl With All The Gifts. Film britannique de Colm McCarthy au casting de bonne facture ( Glenn Close, Gemma Arterton et Paddy Considine entre autres), nous avons à faire à un post apocalypse lorgnant fortement pour son background sur la perle vidéoludique The Last Of Us, que ce soit sur l’origine de la menace ou sur les décors… Mais pas d’esprit chagrin en cette fin de festival et parlons simplement du film. Une première demi-heure de haute volée nous présentant un cadre assez peu vu ces derniers temps nous laisse espérer un film de très haute tenue. Sans aller jusque là, en se montrant décevant sur la toute fin, en étant pas clair finalement sur ce qu’on a voulu nous raconter… Un bon film à coup sur. Un grand film assurément non. Mais un film au potentiel gâché ça c’est sur….

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C’est néanmoins, le cœur léger que l’on finit par sortir de la salle en se disant que l’on a eu un certain privilège de pouvoir assister à cette 24ème édition du Festival de Gérardmer. On gardera en mémoire pendant longtemps ces films, bons ou moins bons, aboutis ou moins aboutis, ces décors de neige féeriques ou bien encore le fameux lac glacé sur lesquels les gens viennent patiner. On peut même se dire que pour une fois, en essayant de mettre de coté les rêveries adolescentines, ce festival en valait la peine. Mais surtout, qu’on a carrément hâte de pouvoir assister à l’édition du quart de siècle l’an prochain! Vivement les neiges qui tiennent ou ne tiennent pas, les marrons chauds, le paysage hivernal sorti tout droit de notre imaginaire, les magasins avec des figurines bizarroïdes… Rendez Vous en 2018 les Vosges et Gérardmer!!!

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Pour rappel, le palmarès complet de cette 24ème édition du Festival de film fantastique de Gérardmer c’est ici même

 

 

 

D’ici la fin du mois, la 24ème édition du festival international du film fantastique de Gérardmer 2017 se tiendra dans « La Perle des Vosges ». Le programme et la composition du jury présidé par Jean-Paul Rouve devrait être connus d’ici peu, alors en attendant petit retour sur cinq films ayant marquées le Festival de Gérardmer….et les membres de la rédaction de Pop&Shot!

 

5 – REC ( Balaguero et Plaza) – Prix Spécial du Jury 2008

Le mètre-étalon du « found footage ». Une petite dizaine d’années après « Blair Witch« , alors que le genre revenait doucement en vogue ( Paranormal Activity est sorti une poignée de semaines auparavant, Cloverfield est en post-production), la doublette espagnole offrait un spectacle bourré d’adrénaline, une vraie montagne russe émotionnelle en illustrant ce reportage sur une équipe de pompiers barcelonais intervenant dans un immeuble qui tourne mal. Rarement le found footage aura autant réussi son objectif, à savoir mettre le spectateur au cœur de l’action et ressentir les événements en même temps que les personnages. Une vraie claque. Et les dernières minutes de tension intégrale auront rarement été égalées depuis…

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4 – Dellamorte Delamore (Soavi) – Prix Spécial du Jury 1995

Il y a des films qui vous marquent durablement… Des VHS louées dans les vidéoclubs, endroits que les moins de 20 ans n’ont même pas idée de ce à quoi ça ils pouvaient ressembler. Un film d’une rare beauté qui marque durablement les esprits. Les plans, réellement élaborés sauront revenir des années après son visionnage . Ainsi le rêve (car tout le film n’est « que » ça, un rêve) de Francesco Dellamorte vous marquera au fer rouge, son imaginaire prenant place dans le votre, tellement les images qu’on y trouve sont vraiment impressionnantes. Cynique. Gothique. Lyrique. Romantique. Poétique. Les qualificatifs ne manquent pas pour qualifier l’oeuvre de Soavi. Une vraie perle à redécouvrir de toute urgence.

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3 – Morse ( Alfredson) – Grand prix du festival 2009

Un petit bijou noir venu de Scandinavie. Adapté du livre « Laisse moi entrer » de John Ajvide Lindqvist, le film en extirpe la moelle pour se focaliser sur la relation entre Oskar et Eli, deux jeunes enfants de la banlieue de Stockholm, l’un, enfant unique souffre douleur à l’école, l’autre, restant cloîtré dans son appartement avec son père, un professeur au comportement étrange… Vampirologie. Pédophilie. Amitié infantile. Il y a quelque chose d’assez simple, fluide entre Oskar et Eli. De pur. Et peu importe si le monde autour d’eux ne l’est pas, ou que Eli cache un lourd secret… On assiste à la naissance d’une très belle relation qui grandit au fur et à mesure du film, chacun protégeant l’autre à sa façon. Un film auquel on ne s’attend pas et dont on ressort bouleversé.

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2 – Créatures Célestes (Jackson) – Grand prix du festival 1995 

L’un des moins connus de son illustre réalisateur, Peter Jackson, avant qu’il ne commence à arpenter les Terres du Milieu… et s’y perdre? Il y aurait beaucoup à dire sur la Trilogie du Hobbit mais ceci est une autre histoire… Pourtant on gagnerait à revoir le film par lequel a commencé la jeune Kate Winslet. Jackson qui jusque avait fait des films gores, ce qui ne veut pas dire sans humour ni finesse, son Brain Dead est un bijou de petit budget aux qualités nombreuses, met en avant sa subtilité et sa sensibilité. Il n’en fallait pas moins pour raconter « le meurtre le plus célèbre de Nouvelle Zélande« , fait divers qui a marqué durablement les esprits dans ce coin du globe. L’histoire de Pauline et Juliet, dont l’amitié extraordinaire les poussant à avoir une connexion entre elles les emmenant dans un véritable monde imaginaire qu’elles se sont crées, qui finira par un drame, vous laisse bouche bée. Perte de l’innocence. Cette période tragique qu’est l’adolescence, ou l’enfance disparaît petit à petit pour laisser la place à l’age adulte… Amitié fusionnelle. Imaginaire débordant. Là encore les images concoctés par Peter Jackson sauront rester en mémoire et marquer durablement les esprits…

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1 – Scream ( Craven) – Grand prix du festival 1997 

S’il y a bien un film particulier pour les membres de Pop&Shot, c’est bien Scream. Et pour Gérardmer aussi. Ainsi en 1997, qui s’attendait à ce que Wes Craven avec un slasher, genre tombé en désuétude depuis sa dernière heure de gloire des 80’s, puisse faire des vagues? Un bon film soit. C’est tout ce qu’on aurait pu souhaiter au créateur de Freddy, La dernière maison sur la gauche ou bien encore La colline a des yeux…. Il n’en fut rien. Au contraire, il en fut plus. Bien plus. Avec ce Grand Prix du Festival 1997, c’est une avalanche qui allait balayer le Festival. Renouveau d’un genre. Impact sans précédent. Succès florissant. Qui ayant grandi dans les 90’s voire même 2000’s n’a pas vu Scream? Véritable hommage de Craven et Williamson (le scénariste responsable de Dawson et Souviens toi l’été dernier) au genre, Scream a su par lui même devenir un véritable monument du genre auquel on ne peut que se référer. En bien ou en mal, il aura marqué les esprits… Que peut-on attendre de plus d’un Grand Prix pour un Festival ???

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Hypnose, Dark Water, It Follows, L’Orphelinat, Bienvenue à Gattaca, Saw, Calvaire, Moon, Midnight Meat Train, The Badabook, J’ai rencontré le Diable…. La liste serait longue rien qu’avec cet extrait d’autres films ayant pu être primés depuis 1994, et que dire de ceux ne l’ayant pas été comme Amer, We are what we are, Dark Touch…. Le festival de Gérardmer, digne successeur de celui d’Avoriaz est l’un des plus beaux festivals de cinéma de genre qui se tient lieu en France chaque année. Sa programmation rime avec qualité. Il n’y a donc pas de doutes pour que l’édition 2017 présidée par Jean Paul Rouve ne suive pas ces fameux prédécesseurs!!