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Alexandre Bertrand

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Après un development hell qui l’a vu passer d’une grosse major hollywoodienne à la plate-forme de visionnage Netflix, l’adaptation américaine de Death Note est sortie le 24 août 2017. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Death Note, dans sa version US, est disponible sur Netflix depuis quelques jours maintenant. Alors que ce projet, après un anime et plusieurs films au Japon, a fait naître plusieurs inquiétudes et critiques de white washing dès les débuts du projet. Est ce que ce genre de critique est pertinent, dès qu’on parle d’une adaptation étrangère au pays d’origine de l’œuvre ? La question peut être posée, mais il ne s’agira pas d’y répondre dans cet article. Qu’est ce que l’histoire de Death Note ?

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Death Note : Adapter c’est trahir…

Enfonçons les portes ouvertes et commençons par les inévitables «  On ne peut pas plaire à tout le monde », « On ne peut pas mettre tout le contenu des treize tomes dans un seul film » ou encore «  c’est une histoire japonaise, il faut bien l’adapter au public américain ». Oui bien sur mais… Loin du white washing ou de l’américano-compatibilité, la première gêne vient du traitement des personnages. Light Yagami, dans le manga est un lycéen brillant aussi froid que séduisant et calculateur au possible. Light Turner est l’archétype du petit génie-outsider qui fait les devoirs des autres pour une poignée de dollars et qui se fait maltraité par la grosse brute du lycée (ouf on a pas de scène de victime plaquée contre le casier du lycée, mais c’est tout comme…). Là ou la version papier de Light arrivait à une conclusion logique et froide que la société devait être purgée de certains éléments pour qu’elle aille mieux, la version US de Light se base sur les noms de « méchants » donnés par le journal TV et certains forums sur le Web… Misa Amane est un mannequin très populaire et éperdument amoureuse de Light, qu’elle suit dévouement. Mia Sutton est une pom pom girl manipulatrice qui semble s’épanouir à se servir du Death Note. Pourquoi ? On sait pas trop mais elle est prête à tout pour continuer à le faire. L est le meilleur détective du monde. Brillant mais accroc à la caféine et rempli de TOC, il n’hésite pas à faire passer d’éventuelles victimes collatérales dans la case des pertes et profits tant que son objectif est atteint. Sa version cinématographique ressemble plus à un accroc au sucre frénétique et consultant pour une agence gouvernementale US. Ce type de personnages est devenu monnaie courante depuis « Dr House » ou « Mentalist » et au final ne restitue pas du tout l’aspect « bataille de génies » qu’on pouvait retrouver dans le manga. La richesse des personnages n’est donc pas retranscrite et on a affaire avec des personnages ne leur ressemblant en rien. Difficile, du coup, de vraiment plonger dans le film, quand on a déjà lu le manga ou vu l’anime. D’autant plus que les 1h40 sont vite passés, tant les éléments fascinants à traiter, comme le fait que les agissements de Light se fassent sous le pseudonyme de Kira, qui devient une sorte de divinité, ont une influence mondiale, ou bien les dilemmes moraux liés à l’utilisation du Death Note soient expédiés comme des passages obligés. La trame reste classique et les péripéties s’enchaînent très rapidement. Trop rapidement.

Light et Ryuk
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Death Note : Mauvaise adaptation mais bon film ?

Quand on connaît le matériel d’origine, le Death Note d’Adam Wingard semble raté. Mais d’un point de vue plus neutre, passe t-on un bon moment en le visionnant ? Oui et non. Et à l’image de ce qui peut être apprécié dans le film, la mise en scène d’Adam Wingard ne donne pas l’impression d’aller jusqu’au bout de ses intentions. Ryuk, le dieu de la mort associé au Death Note de Light est brillamment interprété par Willem Dafoe, qui sait jouer la manipulation et le vice comme personne (quelle bonne idée de casting!) ? Oui, mais il est toujours filmé en contre jour ou dans l’obscurité, comme si la dimension fantastique n’était pas clairement assumé. Les meurtres imputés au Death Note donnent l’objet de réelles « cinématiques de jeu » sur-stylisées et moments presque à part du film ? Oui mais en y réfléchissant bien, il n’y en a que deux dans le film et elles sont expédiées dès le premier quart d’heure. Dans la forme, que les mises à mort soient l’objet de concours de circonstances lorgnant du coté de Destination Finale fait plaisir au fan de genre, mais en comparaison avec l’aspect châtiment divin du manga d’origine, cela fait évidemment se poser des questions ? Le réalisateur Wingard et les scénaristes Parlapanides ( Charley et Vlas) et Slater ont-ils vraiment compris ce qu’ils adaptaient ? C’est parfois à se demander tant ils semblent faire des variations sur le seul synopsis de l’œuvre sans aborder en profondeur (voire pas du tout) les thématiques de Bien contre le Mal, de la peine de mort, de la justice personnelle ou encore la religion. Non , Death Note a été pensé comme un divertissement.

L défie publiquement Kira/Light
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Et en tant que tel, il remplit son office. Le filmage de Wingard est propre et carré. C’est absolument bien cadré, le jeu sur la saturation des couleurs est bien géré et donne d’agréables images à regarder. Le jeu des acteurs reste correct, dans le pire des cas (Nat Wolff pêche par manque de charisme) et est même excellent dans le cas de la prestation de Willem Dafoe. Et puis… Il y a un climax dramatique sur fond de « Take my breath away » et ça ça n’a pas de prix ! L’utilisation de sons très 80’s donnait à un précédent film de Wingard, The Guest, une saveur particulière et très juste. Là, elle ressemble plus à un plaisir coupable et n’apporte pas grand chose. Dernier point noir : l’apparition de Ryuk donne lieu à de véritables cris ridiculement gaguesques de la part de Light, désamorçant totalement l’aspect dramatique de cette scène pourtant capitale dans le cheminement du récit.

Première rencontre entre L et Light
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Au final, Death Note s’avère être une véritable déception, tant l’adaptation d’une œuvre originale et complexe a accouché d’un divertissement correct sans réel valeur ajoutée ni grands enjeux dramatiques. La fin ouverte peut laisser à penser à une suite en cas de succès. Elle est peut être à souhaiter, car à ce moment, les scénaristes pourraient alors chercher à livrer une histoire plus audacieuse plutôt que mainstream et justice serait rendue à l’œuvre de Tsugumi Oba et Takeshi Obata. En attendant, il faut se contenter de ses yeux pour pleurer à la fois pour ce gâchis et pour le potentiel d’Adam Wingard qui depuis les débuts prometteurs de You’re next et The Guest ne cesse de décevoir et dont on peut commencer à redouter la suite de la carrière

Troisième jour de festival pour les Déferlantes – Sud de France d’Argelès sur Mer. Après la venue d’une légende comme Sting hier, il est dur de se remettre… Au programme aujourd’hui, Findlay, Ibrahim Maalouf, Kungs, House of Pain, Archive et DJ Snake encadrent une programmation dont le clou du spectacle doit etre incarné par Iggy Pop. Reportage.

Une vraie chance. C’est ce qui surgit dans toutes les pensées des festivaliers quand, quelques minutes après la grosse bourrasque de vent et les trombes d’eau qui leur sont tombés dessus, les festivaliers de la dixième édition des Déferlantes Sud de France font irruption dans le domaine de Valmy pour faire honneur à Findlay. La jeune britannique, accompagnés des membres de sa bande, avec qui nous avons eu l’honneur d’échanger la veille, finit de faire les balances alors que le public s’amasse en bord de scène. Au fur et à mesure de l’après-midi, plusieurs scénarios commençaient à faire irruption dans les travées de Valmy : annulation de tel ou tel concert, retard de tel ou tel artiste, etc… Mais cette année, la météo était du coté des Déferlantes Sud de France pour pouvoir souffler avec elle ses dix bougies d’existence !

Findlay, vue la veille en show privé et acoustique, se donne au cours d’un show plus rock et malgré tout classique dans la forme. Les morceaux s’enchaînent, et à chaque fois, ce qui apparaît le plus c’est le potentiel de la chanteuse britannique. Quelques choses à affiner et le groupe Findlay, du nom de sa leader, devrait toucher les cimes qu’il a tout pour atteindre. Le tube «  Waste of time » achève de laisser à penser cette analyse. Findlay peut être tout ce qu’elle veut être, son talent lui laisse le luxe de choisir la voie qu’elle veut emprunter pour la poursuite de sa carrière.

Une foule amassée du coté de la scène Paul Mas pouvait laisser circonspect, une bonne heure avant, le début du concert du DJ français. Pourquoi tant de gens se pressaient, se poussaient pour se mettre aux premiers rangs d’une scène qui ne s’enflammerait qu’une bonne heure plus tard. Les premières notes du DJ toulonnais finissent de faire comprendre très rapidement le pourquoi du comment de cette accumulation : Kungs a le don de faire s’enflammer les foules ! Respectueux de ces aines, il n’hésite pas à convoquer Gala, David Guetta, Snoop et Dr Dre, Queen, The Woo, Jay Z, Justice… La liste est longue et met le public en transe, buvant les paroles (si l’on put dire) du jeune DJ… La play list a des airs de best of mais fait son effet, et après tout, n’est ce pas le principal en festival ? Et voir tout un public prendre feu sur Freed from desire, après tout cela n’a pas de prix. Surtout quand cela vous est présenté par un gentleman ( l’origine du nom en letton du jeune DJ toulonnais).

Vient ensuite le tour d’Ibrahim Maalouf. Sa conférence de presse, sans cesse reportée avait pu faire craindre le pire, mais le saxophoniste franco-libanais est bien présent. Dans uns tyle qui lui est propre, mêlant saxos et un brin d’électro, il continue d’enflammer le public de Valmy, qui n’en demande pas tant. Une véritable communion avec le public s’installe au gré des morceaux du mélomane beyrouthin. Ce n’est donc pas vraiment surprenant de voir des enfants monter sur scène le temps d’un morceau, ou bien Maalouf communier avec son orchestre le temps de laisser quelques solos à quelques uns d’entre eux… L’enthousiasme est telle qu’à de nombreuses reprises, la fin du show est pensé survenir mais il n’en est rien…

House of Pain surgit alors pour plonger le public de Valmy dans un revival 90’s complet. Le jeu du DJ du groupe et ce qui est fait pour faire monter les foules convoquent ce qui se faisait il y a maintenant deux décennies de cela. C’est donc un public enthousiaste, un brin nostalgisé par les classiques balancés par Kungs quelques instants plus tôt qui continue de faire la fête dans le parc de Valmy. Mais les meilleures choses ont une fin (ou pas…) et il est temps de faire place à Iggy Pop !

Le célèbre iguane des Stooges met très peu de temps à faire tomber le haut pour offrir au public des Déferlantes Sud de France un show endiablé. Dès le deuxième morceau, le mythique The Passenger, annoncé à base de grands « Fuck » et autres « ….fucker », Iggy nous fait toucher du doigt qui il a été musicalement parlant. « Le Parrain du Punk » n’oublie pas d’où il vient et pendant tout le long de ce qui est censé être le clou du spectacle de cette troisième journée de festival, il n’oublie pas d’insulter les mères des spectateurs, ce qui n’a pour effet que de démultiplier leur enthousiasme ! Iggy Pop est un survivant. Un rescapé d’une époque révolue et il se démene pour ne pas le faire oublier au fur et à mesure que les chansons, les grossièretés, les riffs de guitares, les sonorités s’enchaînent. Au fur et à mesure d’une époque qui nous est présentée à la volée, pour nous faire toucher du doigt de ce qu’est , de ce qu’a été Iggy Pop et ses lointains compagnons des Stooges

Et voilà les expérimentaux d’Archive pour prendre le (difficile) relais de la légende pop-rock-punk. Leurs premiers morceaux finissent de nous achever dans la conviction que leurs travaux sont à suivre, pour ceux qui ont été interviewés par Pop&Shot quelques instants plus tôt, c’est une bonne chose, les laissant se révéler auprès d’un public qui ne cesse de vouloir se défouler.

DJ Snake, grand nom de la scène clubbing française, finit d’achever le public de Valmy, grâce à ses compositions. Et permet à ces derniers de s’enflammer avant la fin de cet avant dernier jour de festival…

Crédits Tristar Pictures

Baby Driver, le nouveau projet de celui qui est à l’origine de la Cornetto Trilogy ( Shaun of The Dead, Hot Fuzz et Le Dernier Pub avant la fin du monde), Edgar Wright, sortira en France le 19 juillet. Il a pour nom Baby Driver et Pop&Shot vous explique pourquoi c’est d’ores et déjà l’un des meilleurs films de l’année!

Edgar Wright est un génie! Pratiquement aucun dialogue entre le début du film et le générique et pourtant nous est expliqué le principal du film à venir. Enjeux. Personnages. Genre. Rythme. Wright ne prend pas son spectateur pour un imbécile et donne les clés pour comprendre le personnage de Baby ( Ansel Elgort, bien loin, et c’est tant mieux de son niveau de Divergente et Nos étoiles contraires) , jeune conducteur mutique qui ne s’éloigne jamais de ses écouteurs. La raison sera donnée assez rapidement en cours de métrage et c’est d’ailleurs bien dommage. Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby est redevable auprès du dangereux Doc ( Kevin Spacey, est-il besoin de le présenter?) mais l’heure de son « dernier coup » a sonné et, alors qu’il vient de rencontrer Debora ( Cendrillon, Orgueuil et préjugés et zombies), il va pouvoir laisser derrière lui les braquages. Sauf que… Rien ne va se passer comme prévu…

Baby Driver : Un film de genre qui s’assume

Crédits TrisTar Pictures

Encore une fois, Edgar Wright a tout compris des codes et de la mythologie du genre qu’il filme. Shaun of the Dead est l’un des meilleurs films de zombies de ces dernières années. Hot Fuzz une des plus belles déclarations d’amour au film d’action. Le dernier pub avant la fin du monde mêlait très habilement sa forme d’invasion alien en mode Invasion des profanateurs de tombes tout en étant très fin sur sa manière d’aborder le thème de la nostalgie. Ant-Man comporte plus d’idées visuelles dans un film dont Wright s’est fait virer a du partir pour causes de divergences artistiques en cours de route que dans n’importe quel film Marvel sorti ces dernières années.

Dès les premières secondes, vous êtes dans un film de braquage. Il va y avoir du crissage de pneus, des trahisons, des histoires de gros sous, des gyrophares et les coups de feu vont pleuvoir. Wright connait ses classiques et toutes les figures imposées sont là. Avec respect et amour pour ce qu’elles sont. Baby, le Driver (tout aussi mutique que celui joué par Gosling dans le film de NWR, mais en plus drôle) est à la recherche de son « dernier coup ». Le commanditaire incarné par Kevin Spacey a tout du rapace sans scrupules. Jamie Foxx est le braqueur nerveux et parano. Le couple Jon Hamm/Eiza Gonzalez nous la joue Bonnie and Clyde on fire. Lily James le love interest qui va pousser le héros vers la rédemption. Tout ça est bien connu, mais tout cela est joué à la perfection. Wright dirige toute sa troupe aux petits oignons, comme le talentueux metteur en scène qu’il est… Attention transition toute en finesse (sisisi)

Baby Driver : Et la musique dans tout ça?

Crédits Tristar Pictures

Annoncé d’entrée comme l’élément moteur (ohohoh, quoi ? y’a que pour Grave qu’on avait dit qu’on ferait pas les jeux de mots foireux!) voire la raison d’être principale de ce métrage, loin d’être un effet de style, la place de la musique trouve tout son sens. La musique c’est la vie, et c’est ce qui permet à Baby de tenir. La musique tient une place importante dans l’univers des braqueurs ( cf la discussion entre les personnages de Hamm et Foxx sur les chansons porte bonheur). Elle permet au mutique Baby de briser la glace en parlant à Debora « plus en cette soirée que depuis toute une année » au cours d’une magnifique scène de séduction à coups d’écouteurs dans un lavomatic.

Large spectre d’environ un demi siècle de musique anglo-saxonne, il y en a pour tout les goûts, funk, soul, rock hip-hop… Beach Boys, T. Rex, Queen, Barry White ( le décalage entre sa chanson et ce qui se passe à l’écran donne d’ailleurs lieu à une scène ou la tension est plus que palpable), Beck, Blur. Ce sont les plus connus et il y en a d’autres encore plus efficaces dans le film.Plus que d’accompagner l’action, elle est l’action et le cœur du film. Cf la séquence générique avec Baby déambulant en rythme après le braquage de la scène d’introduction et ou au fur et à mesure qu’il voit la menace policière se faire de plus en plus présente, les bruits extérieurs prennent le dessus sur la musique et Baby adopte un pas moins assuré…

Baby Driver dans les meilleurs films de 2017?

Wright a une envie : faire un film ou la bande est au cœur du film. Il l’a amplement réussi. Edgar Wright veut toucher à un nouveau genre? Après le film de zombie, d’action policière, l’adaptation de comic book, il accroche le film de braquage à son tableau de chasse. A cette occasion, il démontre son intelligence et son talent de metteur en scène, capable de digérer les influences de chaque genre auxquels il s’est frotté depuis le début de sa carrière pour en tirer des films de très grande qualité. Son prochain projet, Shadows, sera un film d’animation! Quand on voit les prouesses visuelles qu’est capable de faire Wright dans le cadre de sa mise en scène, ça laisse rêveur!

Fougueux, véritable film d’action au sens littéral du terme (il se passe toujours quelque chose et il n’y aucun temps mort), doté d’une bande son variée et énergisante, Baby Driver est de ces petits chefs d’oeuvre, qui s’ils ne rentreront pas au Panthéon du Septième Art, peuvent durablement marquer la pop culture et les esprits. A l’instar d’un Shaun of the dead ou de Scott Pilgrim. Le genre de film qui vous donne le sourire du début jusqu’à la fin, comme quand l’on sait qu’on assiste à un spectacle d’une qualité qu’on ne voit pas souvent. Baby Driver, le meilleur film de l’année? Il y a débat avec Split, mais on peut prendre les paris qu’il sera encore sur le podium à la fin de la course de l’année

 

Sorti le 14 juin 2017 dans les salles françaises, La Momie a pour double projet de faire revivre la célèbre franchise cinématographique ( et nous faire oublier Brendan Fraser… Comment ça, ça va pas être dur?) et lancer le fameux univers partagé de Universal Pictures : le Dark Universe. Pour le pire ou pour le meilleur La Momie ? Critique.

DR Universal Pictures

Tom Cruise en tete d’affiche de l’adaptation de La Momie, cela peut surprendre à première vue. Mais il ne faut pas oublier que pendant de nombreuses années, il était le candidat favori pour jouer… Tony Stark/Iron Man! Robert Downey Jr qui rate l’occasion de la rédemption et son retour sur le devant de la scène? Quelle beau sujet d’uchronie cinématographique! Mais trêve de digressions et revenons à nos bandelettes. La Momie de retour et qui oublie les années 30 pour se positionner au XXIème siècle? Why not!

Pas le temps de respirer, on est très vite plongés dans le cœur du récit. Le personnage de Russel Crowe, un certain Jekyll, nous raconte avant même le générique l’histoire d’Ahmanet, princesse d’Egypte qui lie un pacte avec les forces obscures pour retrouver sa place sur un trône qui vient de lui échapper. En quelques lignes de dialogues, on cerne les personnages de Nick Morton ( Tom Cruise) et de son sidekick Vail ( Jack Johnson, New Girl principalement), soldats d’élites américains/contrebandiers à la morale douteuse. Ce qu’on gagne en complexité, on le gagne en efficacité. Au final, comme il y a 70 ans, qu’est ce que l’on vient voir? Un film de genre, une série B, un serial, on peut l’appeler comme on veut. On veut voyager, se divertir et c’est tout.

DR Universal Pictures

Un film de genre orienté action, ça reste une approche qui sort de l’ordinaire et nous épargne un sous-Indiana Jones. Le film d’Alex Kurtzmann (principalement producteur de séries comme Hawai 5-0, Limitless, Sleepy Hollow mais aussi réalisateur de l’anonyme Des gens comme nous avec Chris Pine et Elizabeth Banks) est correctement ficelé mais sans plus. Pas de grands effets de mise en scène. Depuis le quatrième Mission : Impossible, Tom Cruise, impotent producteur se moque du niveau de réalisateur de ses films et se contente d’honnêtes faiseurs ( Edward Zwick) en lieu et place du talent ( David Fincher fut longtemps pressenti pour le troisième Mission : Impossible qui devait parler de trafic d’organes…).

Le film a un certain charme néanmoins. Celui des honnêtes séries B d’avant. On progresse dans le récit, sans réelles surprises tout en savourant les quelques libertés que prend le film. Nick Morton est un égoïste? Oui. Alors que la Momie apparaît, il se tire en voiture, laissant sur le bas coté le docteur Hasley ( Annabelle Wallis, Annabelle, Le Roi Arthur) ou bien se focalisant sur la durée de son coït, alors que Hasley lui explique l’importance de la découverte du tombeau d’Ahmanet. La Momie reprend forme humaine en se nourrissant de divers humains croisés de ci de là. De nombreuses scènes sont correctement filmés ( le crash de l’avion, Morton nageant poursuivi par plusieurs zombies-templiers, la tempête de sable envahissant Londres). Plus le récit avance et plus on se laisse transporter, la quête des héros du film est au final assez convenue mais elle réserve sa surprise principale,quand on voit le sort de Tom Cruise sur la fin du film….

La Momie et Le Dark Universe, ça vaut le coup au final?

Universal Pictures est fier de son univers partagé. D’ailleurs, dès les premières secondes du film, on nous affiche en gros Dark Universe! Russel Crowe joue le rôle de Nick Fury/ Samuel L. Jackson en faisant les Monsieur Loyal et nous présentant un « monde de monstres et de dieux ». Jekyll? Et qu’en est-il de Hyde? Malheureusement,  il est de sortie dès  ce film, de façon trop voyante, là ou il aurait pu être souhaitable de ménager le suspense. C’est un des défauts du film. Tout est montré trop vite. Le background de la Momie. Jekyll et Hyde ne laissent aucune place à l’imagination, là ou certaines scènes auraient gagnées à être épurées. On veut rêver avec ce Dark Universe et pas grand chose nous laisse l’opportunité de le faire… Sauf à la fin. Ou est ton sens de l’aventure? demande Tom Cruise à son sidekick. Il est dans la résolution de l’intrigue dans des catacombes moyenâgeuses. Dans la construction de ce film, qui donne envie de savoir la suite. On peut être critique sur de nombreux points, mais s’il y a bien une réussite, c’est la façon dont le film finit par vous emporter avec lui.

DR Universal Studios

Bref, La Momie est elle une réussite? Absolument. On se sent renaître tel Ahmanet et on a envie de voir la suite, comme on voit les cranes de Frankenstein ou Dracula dans le bestiaire du repaire de Jekyll, le patron de Prodigium? Si Dracula Untold a été un échec pour lancer cette franchise, La Momie donne envie d’en savoir plus et devrait mettre de coté les doutes et faire ce qu’il faut pour qu’Universal lance enfin son  grand projet…