Author

Julia Escudero

Browsing

Vendredi 4 novembre 2022, le rendez-vous était donné aux fans de rock sensuel et so hot au Point Ephémère de Paris. Au programme deux groupes aux noms pour le moins évocateurs pour une ruche de fans bouillant.es et surexcité.es. On vous raconte.

MIAOU !

Sheitan & The Pussy Magnets - Point Ephemere 2022
Sheitan & The Pussy Magnets – Crédit photo : Louis Comar

Il fait froid dehors. Au bord du Canal de l’Ourq, là où prend place le Point Ephémère, la chose est particulièrement vraie. D’autant plus que pour profiter d’un petit verre avant concert, il faut s’installer en terrasse. Les plus téméraires eux font la queue qui s’étend sur toute la longueur de la salle. Normal, le show des anglais de The Amazons affiche complet. Un complet qui s’est profilé en dernière minute certes mais qui promet aussi une soirée entière à pour se (ré)chauffer. Il faut attendre 20 heures 30 pour que le live commence de plein fouet avec Sheitan and The Pussy Magnets. La formation française joue pour la première fois dans la célèbre salle parisienne. Contrairement à ce que la coutume veut nous faire croire le miracle du magnétique groupe opère ce soir là et le son est particulièrement qualitatif. Un fait plutôt rare pour un lieu certes charmant mais qui peine souvent à faire cracher les amplis. La formation prend d’assaut la petite scène avec aisance. Dans un lieu si étroit, difficile de se mouvoir mais chacun met une véritable volonté à balancer toute son énergie dans le public. Pour mieux porter sa voix, le groupe communique beaucoup avec l’audience, la remerciant d’être là ce soir mais s’amusant aussi avec son nom de scène : « On nous a dit que c’était trop long ! Prouvons qu’ils ont tord. Tout le monde dit Sheitan and the Pussy Magnets ! Encore ! » La foule répond volontiers à ce petit jeu  du « dis mon nom » le répétant en boucle  et en ne l’écorchant presque pas. Reste que si nos petits démons ont une image volontairement décalée, n’hésitant pas à s’amuser sur leur communication et leur clips sans jamais se prendre au sérieux, ils sont bien plus studieux quant à l’interprétation de leurs titres en live. S’amuser oui, il en est toujours question avec la joyeuse troupe. Mais aussi se dépasser pour mieux porter ses compositions. Le rock y est sensuel, ce qui est, il faut le dire, le maître mot de la soirée. On y sent une profonde inspiration à la Arctic Monkeys, une vibe dansante, des riffs entêtants et répétés et une voix aspirée comme celle d’un certain Alex Turner. Sheitan prend de l’élégance entre deux interpellations et s’ouvre pleinement face à une salle aussi comble. Un beau pas qui ne manque pas d’aimanter l’assistance. Le courant passe bien et ces préliminaires donnent envie de poursuivre l’expérience avec Sheitan, un autre soir du coup, puisque le plat de résistance arrive à grands pas.

Tendre Amazone

The Amazons - Point Ephemere 2022
The Amazons – Crédit photo : Louis Comar

Qui aime sait attendre. C’est bien connu et malgré ce que l’on dit loin des yeux ne signifie pas toujours loin du coeur. Avant de s’enfoncer bien plus loin dans l’utilisation de proverbes tout faits, il est temps de regarder dans le yeux le public du groupe britannique. La dernière fois que le rendez-vous lui avait été promis, Matt Thomson et sa bande avaient dû leur poser un sacré lapin. Prévus en première partie de Royal Blood au Zénith, la performance avait dû être tout simplement annulée. En cause, une grève des transporteurs empêchant le matos d’être acheminé jusqu’au lieu du rendez-vous manqué.  Il y a quand même un certain plaisir à ne pas écrire « en raison du Covid » ici pour ne pas avoir l’impression de toujours dire la même chose.  En rencard, ce manque d’originalité aurait pêché. Pour flirter un peu en amont avec son public, le groupe livrait en septembre dernier un nouvel opus : « How will i know if heaven will find me ? « . Une façon de promettre le 7ème ciel pour mieux venir titiller à peine deux mois plus tard une audience parisienne qui ne demandait que ça.  A peine arrivée sur scène d’ailleurs que la voilà qui se met sur son 31,  se dandine clairement. Ce date commence bien avec « How I will ? ». Il faut dire que le public est tout particulièrement réactif, fin prêt pour une combustion spontanée. Un attroupement qualifié qui quintuple la quantité de son excitation face aux qualités du quatuor qui joue aujourd’hui sur les quais de l’Ourq (quant à vous notez l’allitération en Q). « Ready for Something » suit, clairement tout le monde est particulièrement prêt.

Les guitares résonnent, et pour mieux séduire, parlent le langage de la nostalgie. Leur rock évoque une période des débuts 2000 et ses traits énervés. Impossible de ne pas penser à Kings of Leon (et leur « Sex on Fire » ?) en écoutant la proposition musicale du groupe anglais. Vous l’aurez compris à moins que ces clins d’oeil ne soient encore trop légers, The Amazones ne lésinent pas sur la carte de la séduction à la sauce boys band pour proposer de se livrer dans une danse endiablée. Le Point (g ou p) Ephémère est en effervescence et la foule sue en avant scène à grosse gouttes en répondant par des sautillements à chaque riff de guitare ici interprété.

The Amazons - Point Ephemere 2022
The Amazons – Crédit photo : Louis Comar

Explosion finale

Alors certes musicalement, le groupe est loin d’être parfait. La proposition , très classique flirte avec un rock entendu et attendu. Il s’essaie à quelques solos de guitare tout en interprétant ses différentes galettes à la batterie appuyée. Le chanteur donne de la (grosse) voix, la guitare se perd dans des aïgus heavy et les titres s’enchainent « One by One ». « Nothern Star » suit et Chris Alderton (guitare) se met sérieusement en avant. Pour mieux jouer sur sa complicité, les membres de la formation jouent régulièrement  face à face en se regardant dans les yeux. En arrière salle, au bar, presque impossible à atteindre tant tout le monde est comprimé, deux potes boivent un shot cul sec et laissent quelques larmes coulées. En avant scène, les larmes sont faites d’émotion. The Amazons dévoilent un tout nouveau titre « Warning Sign » bien accueilli mais chaque mouvement, chaque cheveux remis en arrière  ne l’est-il pas ce soir ? Pourtant les deux premiers albums sont les plus acclamés, jugés meilleurs par les fans de la première heure. « Mother » issu de « Future Dust » et « Junk Food Forever » (dispo sur « The Amazons ») servent à la conclusion de cette première partie. On sent l’envie de faire un « Fuck Forever » à la Libertines, les guitares plus énervées et moins fines en tête de gondole.

The Amazons - Point Ephemere 2022
The Amazons – Crédit photo : Louis Comar

Vont-ils (re)venir ? Sans surprise, la réponse est oui alors qu’un rappel est prévu. Il se constitue de deux titres manquant à l’appel : »Bloodrush » et « Black Magic » en guise de feu d’artifice final. Cette dernière chevauchée est bien évidemment endiablée et portée par son lot de cris et de chants. L’affaire est déjà faite mais pas sans promettre un retour rapide dans la capitale française pour une nouvelle partie de bras en l’air prochainement.


MaMA 2022
La Cigale – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Du 12 au 14 octobre 2022, le quartier de Pigalle vit et vibre au sons de la musique indépendante. Les professionnels s’y sont donnés rendez-vous, le public y est venu en masse, chacun vient y célébrer sa vision de la musique. De mises en avant hip hop au rock, d’une part belle faite aux femmes en passant par du rock dernier crie ou de la chanson, la ballade sera dense pour qu’on y danse.

Here comes the Sun

Le metal est mort, vive le metal. Courant toujours adoré par des fans qui ne demande qu’à agrandir son public, le voilà qui fait son grand retour sur les scènes du MaMA Festival. Vous le pensiez masculin ? Eh bien vous aviez tord. Comme le rap avant lui qui s’ouvre aux femmes, le metal voit en la personne de Sun l’occasion de se refaire une réputation. Les clichés y persistent pour mieux qu’on leur torde le cou. Topo, la blonde  joue sur un ventilateur sous ses cheveux pour mieux les faire voler dans les airs. Un jogging avec une jupe en tulle par dessus vient combler le tableau alors qu’elle est accompagnée par deux musiciens. Les riffs sont acérés et vifs, en anglais dans le texte alors qu’elle pousse clairement sa voix. Inspirée par la scène US, la musiciennes remercie en anglais et français, confie ne plus savoir quelle langue utiliser et fait sonner fort sa guitare. A voir pour ce qu’il dit d’un retour entre traditions et non prise au sérieux de ses dernières.

MaMA-Festival_Sun-Paris_2022
Sun – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Chaleur chez Kalika

A 21 heures 45, en ce premier jour c’est à la Cigale qu’il faut se rendre pour découvrir la sensation Kalika. Un coup d’œil dans le public permet de très vite se rendre compte que celle qui doit sont nom à Sara-la-Kali, vénérée par la communauté des Gitans de Sainte-Marie-de-la-Mer, a déjà une belle fan-base. Parmi eux Théo Lavabo, illustre chanteur de l’immense morceau « Chipolata » ( oui , c’est très drôle effectivement) se trouve dans l’assistance. Voilà qui donne le ton. En soit Kalika qui assume un féminisme affirmé balance fort dès les premières notes. Les mélodies sont r’n’b et urbaines, les paroles barrées. La chanteuse demande s’il y a des chaudasses dans la salle. D’ailleurs elle fait reprendre le mot en boucle à l’audience qui y va franchement. On peut y voir un décalage et de l’humour ou une vraie envie d’affirmer une sexualité féminine en forme de pussy power comme elle le revendique en une de Longueur d’Ondes. Le tout ne laissera pas indifférent. D’une vraie appréciation à un manque de compréhension d’un sujet qui parlera on le sait à une jeunesse qui s’appropriera cette force scénique, les avis seront variés. Quoiqu’il en soit, nul doute que ses titres seront chantés en boucle dans les cours de récré.

MaMA-Festival_Kalika-Paris_2022
Kalika – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Rock psychotique

On leur consacre un article entier pour autant, impossible de parler du premier jour du MaMA 2022 sans évoquer à nouveau les très attendus Psychotic Monks. Le groupe de rock psychédélique progressif livrait face à une Machine du Moulin Rouge hypnotisée un set sur le fil du rasoir où les instruments mélangés prenaient clairement possession de l’instant. Cette dernière habitait aussi le chanteur de la formation, à fleur de peau, blindé d’une sensibilité exacerbée. De quoi s’offrir un tour dans le public cathartique en fin de set. De la noirceur à la Rowland S Howard aux essais presque chimiques des chimériques Black Midi, le moment fut dense, lourd et solide. Un concert qui restera en mémoire.

MaMA-Festival_The Psychotik Monks-Paris_2022
The Psychotik Monks – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Urban Feminisme

Grande gagnantes des Inouis du Printemps de Bourges, Eesah Yasuke n’a laissé personne indifférent.e en cette deuxième journée du MaMA Festival. Alors que la veille, les rappeuses en liberté donnaient une touche de féminité au courant urbain usuellement masculinisé, la musicienne aux textes précis et engagés a poursuivi le mouvement. Testant pour la première fois une configuration scénique incluant un danseur à ses côté, elle a sans nul doute créé une véritable osmose au Backstage by the Mill. Son flow maîtrisé, chanté, mélancolique et inspiré a su se frayer un chemin parmi les cœurs et les oreilles. A tel point que dans l’assistance il était aisé d’entendre qu’elle « est la musicienne qui méritait le plus de gagner les Inouis ». Malgré ses morceaux viscéraux et douloureusement justes, Eesah Yasuke a su fédérer à coup de communication bien sentie avec l’assistance. « Qui est plus chaud ? la droite ou la gauche ? » a-t-elle lancé en demandant aux deux côtés de crier l’un après l’autre. « C’est chaud, la droite est plus forte que la gauche. » Une petite phrase bien sentie qui prête au franc sourire au milieu d’un moment intense et essentiel.

MaMA-Festival_Eesah-Yasuke-Paris_2022
Eesah Yasuke – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

DE LA Chanson A GRANDES GORGEES

Digne représentant d’une nouvelle version de la chanson française, c’est vêtu de noir que s’est présenté St Graal sur la scène du Backstage By The Mill. Le musicien qui officie dans la même veine qu’Odezenne ou encore Hervé pousse de la voix au gré de riffs entraînants et entêtant. Avec une énergie folle, le musicien joue dans les pas d’Orelsan lui empruntant parfois son timbre sur les couplets pour mieux voler en éclat sur ses refrain. La performance dansante a su conquérir la salle entière. Toute ? Oui puisque le chanteur n’oublie pas de remercier comme il se doit son équipe technique. Et les plus récalcitrants au fond de la salle ? Eh bien, le musicien bordelais part à leur conquête les enjoignant comme la fosse à s’asseoir avec lui pour mieux sauter dans les airs. Un show festif a réveillé les « Pulsions » les plus joviales comme son bien nommé EP.

MaMA-Festival_St-Graal-Paris_2022
St Graal – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Danser seul avec vous

Les couches-tard ont été largement récompensés en cette nuit du jeudi soir. En effet, il fallait tenir jusqu’à 1 heures 30 pour retrouver sur scène la grand messe en forme de club que seul Bagarre sait proposé. Les 5 musiciens givrés ont en profité pour inviter à les rejoindre sur scène une Drag queen pour une performance à l’image d’un groupe engagé et inclusif. Un joyeux bordel lancé par le titre « Ecoutez-moi ». Une fois l’écoute attentive, voilà la bande lancée dans une fête barrée, portée par l’un de ses chanteur en pyjama et au bras cassé. Les tubes s’enchainent de « Béton armé » à « Diamant » qui parle de masturbation féminine. L’occasion de mettre une bonne claque sur « Claque le » à l’intolérance et de refaire du club un espace de liberté. « AU REVOIR A VOUS » arrive en bout de parcours qui voit également toute l’assistance monter sur scène. Un sprint en fin de marathon pour promettre un lendemain difficile mais une tête pleine de beaux souvenirs.

MaMA-Festival_Bagarre-Paris_2022
Bagarre – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Aucun groupe ne ressemble à Astereotypie au MaMA

S’il y avait un album à ne pas manquer cette année c’était bien l’incroyable « Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drome ». Cet opus hallucinant met en vedettes cinq artistes neuroatypiques et les musiciens qui les accompagnent. Au programme un son d’une modernité sans faute, des textes à fleur de peau parfois douloureux, parfois amusants construits comme une promenade dans le quotidien de ses interprètes. Il va donc de soit que leur performance à la Cigale en cette dernière journée de festival était celle à voir de l’édition. Et comme toujours l’émotion est au rendez-vous. Nombreux.ses seront celles.eux qui sortiront de la salle les larmes aux yeux. Avec leurs titres qui frôlent le post-punk on fait du « vélo à Saint-Malo, du kayak à Saint-Briac » pour mieux plus tard écouter une confidence sur la prise de médicaments et leurs effets sur les consciences. Nos hôtes se racontent chacun leur tour, s’écoutent entre eux d’une oreille aussi attentive que celle de la salle. Comme toujours Claire s’attire l’amour de l’assistance lorsqu’elle chante le titre éponyme de l’album. Personne ne ressemble à Brad Pitt dans la salle non plus mais on y est tout de même beaux sous ses lumières tamisées.  La Cigale devient un cocon où la bienveillance est maîtresse et où les coeurs vibrent. Lorsque Yohann conclut le set, il descend dans la fosse pour s’offrir un bain de foule. Un petit groupe le soulève alors dans les airs, lui offre un slam tout en douceur, une ovation personnelle. Les salutations suivent et les remerciements face à une Cigale au visage humide et au sourire sincère.

Mou-vement- Stache

C’est avec son titre « Coeur Meringue » que Stache tourne actuellement sur les plateformes de streaming. Côté tournée, le chanteur officie en solo ce dernier jour de festival à la Boule Noire. Le musicien pose une ambiance bienveillante sur son set et joue sur de nombreuses interactions pour conquérir la Boule Noire offrant par exemple un titre pour que l’on puisse rappeler notre ex. De quoi amuser régulièrement et mieux s’approprier l’instant. Côté mélodies, le chanteur se dévoile sur un terrain populaire entre phrasé et chanté. Le registre varie et touche des airs latinos à la Kendji Girac, de l’urbain accessible comme chez Keen V, de la chanson française qui entre en tête comme le fait Vianney. Le tout pourrait facilement se retrouver sur les ondes des grandes radios, d’autant que le set profite du sourire de son interprète qui mise sur son esthétique solaire. Un tour au Club Med l’été en somme.

MaMA-Festival_Stache-Paris_2022
Stache – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Saint Makoto

Chaque année, le MaMA Festival est l’occasion d’une découverte ultime qui émerveillera l’évènement et sera celle  dont on parlera longtemps. Cette année les inclassables Makoto San raflent la mise et gagnent le titre de l’OVNI qu’il fallait découvrir. Avec des tenues à la « Squid Game » et des masques sur les visages, le groupe distille une atmosphère asiatique en mélangeant les influences du continent. En créant un électro savamment travaillé, en lui injectant des percussions au bambou, des lanternes en papier en décors, le combo brouille les pistes. Le renouveau de la musique passe aujourd’hui par des expérimentations et des mélanges entre musiques traditionnelles « world » (un mot bien trop fourre-tout, on convient) avec celles de la scène actuelle européenne. Une réussite ici, moderne, surprenante mais surtout très prenante. La salle est hypnotisée par ce jeu millimétré, cette véritable proposition. De quoi finir cette édition en beauté et tomber en grâce.

MaMA-Festival_Makoto-San-Paris_2022
Makoto San – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Le Bilan

Cette nouvelle édition du MaMA Festival s’achève dans un tourbillon d’effervescence. Malgré la pluie, l’évènement a rassemblé public et professionnelle derrière une scène indépendante forte, des conférences, rencontres et laisse des souvenirs magique en tête. Quelques chiffres pour conclure. Le MaMA 2022 c’était :

• 6823 professionnel·le·s présent·e·s sur l’édition 2022 avec 51 nationalités représentées
• 2512 structures présentes
• 432 intervenant·e·s
 461 accréditations médias délivrées
• 497 personnes pour mener à bien ce marathon
• Un budget global de 1,5 million d’euros
• 5428 pass publics délivrés
• 153 artistes/groupes programmé·e·s sur les 9 scènes du festival, représentant 451 artistes et musicien.nes.

Vivement l’année prochaine !


 

 

 

 

Hot-Chip_Olympia-Paris_2022
Crédit photo : Louis Comar

En ce samedi 8 octobre 2022, la météo est clémente. Pas au point de passer des heures en terrasse, certes, mais suffisamment pour percevoir un avant goût d’un automne qui fait virevolter quelques feuilles au sol tout en laissant le temps de s’habituer aux températures qui baissent et aux nuit qui tombent trop tôt. Pour autant, le besoin de se réchauffer et de conserver au creux de nos mains un peu de la chaleur des beaux jours se fait sentir. Quoi de mieux donc qu’un concert d’Hot Chip pour faire entrer un peu de soleil et beaucoup de dance alternative dans notre soirée ?

C’est pour défendre son nouvel opus « Freakout/ Release » paru en août que la troupe londonienne pose ce soir ses amplis à Paris dans la salle de l’Olympia. On pourra dire que cette dernière a quand même perdu, les années passant de sa superbe. Loin du mythe qu’elle a créé et de son image de salle où l’on allait voir les Beatles, elle laisse tout le monde se produire sur sa scène, jusqu’à Wejdene. Il est donc plaisant de revoir en son sein des artistes à la belle notoriété dont le nom est toujours écho avec qualité, comme c’est le cas avec Hot Chip.

Hot-Chip_Olympia-Paris_2022
Crédit photo : Louis Comar

Il est 21 heures lorsque la troupe débarque sur scène et ouvre son set avec son titre éponyme « Freakout / Release », le plus Daft Punkien d’ailleurs de ce jet porté par ses voix robotiques. Il n’est certes pas le plus représentatif de l’album mais a le mérite de plonger dans le bain. La foule est relativement compacte côté fosse. Les concerts du groupe font surtout office de dancefloor géant et c’est bien ça qu’introduit le titre. Comme toujours avec un nouvel album surtout pour un groupe qui a plus de 20 ans, les attentes se focalisent sur les titres les plus anciens. Le live est l’occasion de varier les plaisir et de prouver que les nouveaux titres eux aussi ont ce qu’il faut pour devenir cultes. C’est donc « Eleanor » qui succède et devient rapidement celui des derniers nés qui prend le mieux en concert. Clameur du concert oblige, premiers instants aussi , la foule y réagit franchement. Si le son pèche dans un premier temps, laissant des basses trop fortes pour bien profiter des qualités mélodiques d’un groupe de touche à tout, la situation se stabilise à mesure des morceaux qui défilent. Le troisième morceau « Flutes » issu d' »In our heads » paru en 2012 permet de se mettre pleinement dans l’ambiance. Déjà parce que son intro construite en boucles répétitives augmente à mesure que les notes défilent et invite clairement à suivre le traditionnel pas de danse chorégraphié proposé par le groupe. Mais aussi parce que les mouvements prêtent à l’amusement autant qu’à l’envie de les suivre. La soirée est clairement lancée, la foule est hypnotisée. La boucle a fonctionné. La temporalité se brouille maintenant. Le moment passe à toute vitesse comme il en est coutume quand le temps est bon. Il fait chaud, on dirait le sud…

Extravagante sobriété

Côté mise en scène, le groupe, équitablement réparti sur l’espace dédié, mise sur la sobriété. Point de grands effets, mais beaucoup de jeux de couleurs et de lumières. Les mélodies sont pastels, c’est aussi le cas du cadre qui varie sans cesse, vert, bleu et rose, le paysage s’alterne comme une boule de disco. Les tenues sont également au plus sobre sauf pour Alexis Taylor, le chanteur qui change par trois fois de chemise, toujours rose, toujours ample, comme dans un dessin animé. Outre ses tenues, ses intonations lyriques changent elles du tout au tout, passant du grave à l’aigu comme habité de plusieurs personnalités vocales. Les remerciements sont là, la joie de retrouver Paris exprimée mais là encore, le groupe et ses sept musiciens y consacre peu de place. La musique avant toute chose et la musique seulement. Et il faut dire qu’à elle seule, elle est un matériau riche pour la formation. Comme avec ses lumières, Hot Chip change de ton, de registre à mesure des titres qui passent. Du carrément soul, du profondément pop, de la french touch, de la synthpop, les riffs oscillent comme la foule sous forme de vagues. Les titres se dessinent parfois comme de gros rouleaux. Et la fosse, qui retrouve ici le bon goût des vacances saute comme des enfants essayant de monter plus haut que la mer. C’est lorsque la groupe prend ses couleurs nu-soul qu’il est pourtant le meilleur. C’est le cas sur « Down », que l’on retrouve aussi sur le nouvel album. L’occasion de rappeler que si la formation mise sur une teinte festives dans ses compositions, ses paroles bien plus douloureuses jouent sur les émotions et les cordes sensibles. Avec nos hôtes anglais on danse sur les douleurs et les souffrances, on les chante ensemble pour mieux peut-être les rendre moins effrayantes. Les voilà dominées.

New release, new set

Le public attend ses titres cultes se sont pourtant en écrasante majorité les compositions issus du nouveau jet qui priment ce soir. « Hard to be funky » et sa construction pop déroule particulièrement bien. Pour mieux contenter les attentes, les gros hits se glissent dans une set list soignée. A chaque note connue, une explosion de joie. Le bien aimé « Hungry Child » single phare issu d' »A bath full of Ecstasy » paru en 2019 se place en milieu de concert. Cet avant dernier album profite d’une aura toute particulière pour les amateurs de la formation qui y voit l’un de ses plus grands accomplissements. Une cover se glisse aussi, celle de « Dance » du groupe de no wave new-yorkais ESG. Une dernière montée en puissance avant de balancer clairement sur « Over and over » l’un des hits massifs sorti en 2006. Toute l’assemblée chante encore et encore et encore. L’Olympia est très très hot.

Ce serait dommage de se laisser comme ça, un rappel vient donc s’ajouter au tableau. Côté bar, ça ferme ses portes à 22 heures. Le groupe lui compte bien pousser un peu plus tard. Il reprend sur le très smooth « Huarache lights » avant de mieux redonner une grosse gorgée de son dernier opus avec le titre « Out of my Depth ». Deux de passés déjà,  il n’en reste donc plus qu’un. Comme une confidence, une promesse, comme pour personnifier le booster qu’a été le concert, la performance s’achève sur « I feel better ».  « When you hold me I feel better » disent les paroles. Quelques part portés dans cette foule, avec les visages lumineux de ceux avec qui on a choisi d’assister à ce moment, elles deviennent particulièrement vraies. Les oreilles bourdonnants et les cœurs sont chauds, on peut poursuivre la fête dans les rues tièdes de la capitale.


mama-festival-2022-On l’attendait, le voici enfin! Comme chaque année, le mois d’octobre rime avec le MaMA Festival. L’évènement parisien fait ainsi vibrer toutes les salles du quartier de Pigalle aux grès de découvertes, de valeurs montantes et même d’artistes confirmés.

Outre les nombreux concerts, ce festival pour le moins indispensable est l’un des plus beaux rassemblements professionnels de la musique en France. Entre les lives, rencontres, échanges, ateliers et conférences s’adressant à ses participants.

Du 12 au 14 octobre 2022,  les festivaliers seront invités à découvrir 110 artistes sur scène mais aussi à reprendre le format club pour de folles soirées parisiennes. L’occasion de déambuler dans ce magnifique espace urbain, d’être séduit au gré de performances et rencontres artistiques, de pouvoir jouer les avant-gardistes, d’écouter des auteurs pointus de la scène actuelle et ce tous genres confondus.

Côté convention, les conférences sont évidemment de la partie : elles traiterons  de sujets très actuels avec entre autre les enjeux écologiques, la crise énergétique, les mutations des habitudes du public, la diversité, l’inclusion, l’urgente réponse à apporter aux tensions sur les recrutements, les grands principes des politiques culturelles publiques, les réalités de l’autoproduction, les technologies révolutionnaires…

La liste des immanquables de la redac’

Animal triste - Interview
Animal triste – Crédit Photo : Louis Comar

Mercredi 12 octobre la nuit sera riche. On te conseille fortement de jeter une oreille au live d’Animal Triste composé de membres de la Maison Tellier et Darko et leur très beau rock aussi poétique et sombre que le Bayou de la Nouvelle-Orléans. Pour les fans de guitares énervées, il faudra compter sur les Psychotic Monks et leur post punk qui prouve que la France n’a rien à envier à ses voisins d’Outre-Manche. Rock toujours, mais cette fois plus coloré, déjanté et pop grâce au combo Johnnie Carwash qui seront de la partie tout comme les copains d’Annabel Lee et leurs folles inspirations punk. Si tu n’aimes le rock, pas d’inquiétude, vas voir Lombre, ses compositions urbaines aux inspirations à la Fauve. Un régal.

 

Oete - Printemps de Bourges - 2022
Oete au Printemps de Bourges 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Jeudi 13 octobre, changement d’ambiance mais qualité toujours. Il ne faudra sous aucun prétexte manquer le live d’Oete, petit génie de la chanson française, futur grand nom en prévision qui vient de publier son premier album « Armes et Paillettes », on te  promet des (l)armes. Ensuite rendez-vous au club avec le rock urbain électro hybride de Bagarre, toujours intense et inclusif, ce sera fou, aucun doute à ce sujet. Tu aimes la chanson française ? Tu te souviens forcément de Radio Elvis. Pierre Guénard, son chanteur est de retour en solo, l’occasion donc de découvrir ce nouveau projet. Enfin viens convoquer les quatre éléments à travers le set de Walter Astral, un trip électro chamanique à ressentir autant qu’à voir.

Vendredi 14 octobre, dernière journée du festival il faudra absolument voir la performance du collectif Astéréotypie qui publiait l’un des albums les plus forts de 2022 :  » Personne ne ressemble à Brad Pitt dans la Drome ». Un projet créé autour d’artistes neuroatypiques qui y dévoilent leurs quotidiens et pensées au cour de compositions incroyablement rock et modernes. Un must ! Finis en douceur grâce à la pop folk envoûtante de Mathieu Saïkali, histoire de redescendre.

A noter que le Québec sera comme chaque année de la partie. Ne manque surtout pas les performances de Ma Cabane à Paname et viens écouter sur scène le 12 octobre la pop francophone de Bibi Club et le pop r’n’b de Soran. Sur le reste du festival, il y en aura pour tous : du rock garage avec Gus Englehorn, de l’indie avec Chose Sauvage, de la pop psyché avec Alias, de la folk 60’s avec Vanille, de la pop avec Thaïs…

Jeu-Concours

Jeu concours MAMA 2022T’as pas encore ta place mais on t’a donné très envie de venir au festival ? Pas de soucis, on te fait gagner un pass pour assister avec  la personne de ton choix à la journée du mercredi. Pour participer, rendez-vous sur notre instagram  ou notre Facebook.

Demandez le programme !

Mercredi 12 octobre

MaMA Festival 2022 12 octobreJeudi 13 octobre

MaMA Festival 2022 13 octobre

Vendredi 14 octobre

MaMA Festival 2022 14 octobre