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Julia Escudero

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The father, de quoi ça parle ?

THE FATHER raconte la trajectoire intérieure d’un homme de 81 ans, Anthony, dont la réalité se brise peu à peu sous nos yeux. Mais c’est aussi l’histoire d’Anne, sa fille, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponses.

 

The Father, est-ce que c’est bien ?

Deux Oscars pour The Father, un coup de maître pour Florian Zeller. Avec un premier passage derrière la caméra, le frenchie et auteur rafle tout et s’offre un véritable rêve hollywoodien. Il faut dire que l’adaptation de sa pièce de théâtre Le Père avait de quoi séduire un public friand de films  novateurs et joliment écrits.

Différent vous dites ? Oui et pourtant, hasard du calendrier, problématique actuelle ou simple réflexion d’une génération de cinéastes, la thématique de la démence des personnes âgées avait été abordée deux autres fois cette même année. La première par le genre horrifique grâce à l’immense Relique, sa vocation à mettre en avant le lien mère, fille, petite-fille, la perte de la raison, l’habitation comme enfermement, la fin de vie. Une pépite poétique où l’esprit prend les même gimmicks que les esprits. Venait ensuite le tour de Falling, premier film à la réalisation de Viggo Mortensen qui prenait comme postulat la mésentente père-fils et l’âge pour mieux parler de son sujet. Le film, comme l’expliquait Florian Zeller lorsqu’il présentait son film dans le 19ème arrondissement de Paris, avait également été projeté à Sundance. Les deux pouvaient donc être liés, ne serait-ce que par leur sorties sur les festivals.

The Father filmLes comparaison entre les trois oeuvres s’arrête pourtant là tant chacun a choisi une approche différente pour raconter son sujet. Et dans le cas de The Father, la forme compte au moins autant, si ce n’est plus que le fond. De prime abord, le but premier du métrage semble bien être celui de déstabiliser le spectateur. Comment l’immense Anthony Hopkins, le génie, l’interprète du brillant et vicieux Hannibal Lecter pourrait-il être abandonné par son esprit ? L’idée semble tellement improbable qu’elle crée visuellement le premier choc de la pellicule. C’est d’ailleurs surtout pour cette raison que Florian Zeller a attendu des mois durant le talentueux acteur gallois et ce au risque de reporter deux fois son tournage.

Notre homme est un habitué du théâtre, si sa bibliographie prouve ce propos, le choix narratif de la bobine de Zeller fait de même. Souvenez-vous de la règle d’unité du théâtre de Boileau  «Qu’en un lieu, en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli». Si cette règles est loin d’être appliquée à la lettre, notre histoire se raconte en un seul lieu. Un lieu mouvant et changeant comme un décors qu’on changerait sur une scène. Le temps lui même semble calculé pour être une journée unique, une journée qui changerait pourtant sans cesse d’heure, de moment, qui se répèterait en boucle et en même temps qui changerait en chaque instant. Cette confusion du temps de l’espace, bien plus qu’un élément théâtral est ici utilisé pour adopter le point de vue d’Anthony, le personnage joué par Anthony Hopkins. Comment peut-on alors faire confiance à un narrateur qui ne sait plus ce qui se passe ? Comment pourrait-on ne pas faire confiance à Anthony Hopkins que l’on suit minute après minute de ce chef d’oeuvre émouvant, dure, tragique et si vrai ? Loin du métrage de Viggo Mortensen qui cherche à pardonner au père ses nombreuses imperfections et épouse le point de vue d’un fils aimant et éprouvé, « The Father » lui fait un immense travail d’empathie et tente de nous faire vivre le calvaire du père à demi-conscient de ses pensées qui le quittent. Il est pourtant loin d’être un écrit auto-biographique, le réalisateur évoque une histoire inventée qui lui a été vaguement inspirée par sa grand-mère tombée elle aussi dans la démence. Pour qui aura vécu le chemin d’un proche perdant doucement l’esprit, le film semblera d’un tel réalisme, d’une telle précision, qu’il en deviendra douloureux à regarder.

C’est sûrement l’une des plus grandes forces de cette pellicule, une empathie à fleur de peau qui joue de jeux de caméras et d’effets de styles pour perdre un spectateur pourtant conquis. Nolan et son « Memento » peut donc bien aller se rhabiller.

Un casting à couper le souffle

the father florian zellerL’ombre de l’enfant piégé dans une relation d’aimant dépassé plane à tout moment sur The Father. Interprétée à la perfection par Olivia Colman, sa fille Anne, est débordée par les évènements. Elle tente d’apaiser un père qu’elle ne comprend pas, qui la blesse à répétition et qu’elle veut sauver de lui-même. A moins, que ce ne soit pas le cas ? Et si Anthony avait raison ? Comme souvent, la perte de repères entraîne la paranoïa. Qui doit-on croire ? A quoi peut-on se raccrocher ? Aux objets peut-être, une montre par exemple, un repas. Il est donné au spectateur le choix de croire en certaines scènes puis de détruire le cadre que l’on prend pour acquis pour mieux recommencer. Et la force de The Father tiendra à enchaîner les débats chez les spectateurs désireux de raccrocher les wagons, de démêler les instants et les moments. Vous voulez connaître la vérité tangible ? Et bien, doutez donc.

Si les repères changent seulement sensiblement, certains s’additionnent donnant par instant des pistes de réflexion comme l’omniprésence de la  couleur bleue qui prendra sens dans son acte final. Le film s’avère être un effet de style qu’on ne saurait trop raconter pour permettre au spectateur une immersion intense aussi difficile qu’essentielle. On en sort évidemment boulversé, convaincu d’avoir vécu un grand moment de cinéma et une claque douloureuse.

L’autre force du métrage vient  de ses performances d’acteurs. En tête de liste l’immense Anthony Hopkins qui remporte donc un Oscar, plus que mérité pour le rôle. Rarement jeu d’acteur n’avait été aussi juste. Il épouse tant la psyché de son personnage qu’il est impossible de voir l’acteur jouer. Cet exploit est d’autant plus fort qu’un acteur immensément connu finira toujours par transparaitre derrière les traits de celui qu’il interprète. C’est d’ailleurs pour cela qu’Edward Norton (qui avait déjà donné la réplique à Hopkins dans ‘Dragon Rouge’) préférait ne rien révéler de sa vie privée : laisser le spectateur croire en son rôle. Une fois n’est pas coutume, il devient impossible de penser assister à une simple bobine. L’âge d’Anthony Hopkins lui a-t-il permis de projeter ses angoisses sur bobine ? Les nôtres y sont en tout cas représentées. A cette côté Olivia Colman est bouleversante, d’une vérité criante. Elle est le spectateur qui pourra s’identifier à ses détresse, parfois contenue, souvent rampante sous sa peau.

« The father » s’avère être une épopée aussi haletante que poignante. Un immense moment de cinéma qui colle parfaitement avec une ré-ouverture tant attendue. Allez le voir sur grand écran, faites vous ce cadeau. Par les temps qui courent l’empathie envers nos aînés ressemble à un cadeau.


SON MADE IN USAWaterparks

Le pop punk vous manque ? Vous pensez que le courant manque de nouveautés, peine à se renouveler ? Voilà que débarque Waterparks qui réussit l’exploit de moderniser le registre le plus jovial du rock américain. Le groupe originaire du Texas s’est formé en 2011 avec à sa tête Awsten Knight, ses cheveux multicolores et son look décalé. En pratique les refrains qui entrent en tête font écho à du screamo léger, des influences hip hop et une très belle utilisation du courant électro. Avec un programme pareil, pas étonnant que la formation soit au centre de toutes les attentions aux Etats-Unis. Le prestigieux magazine Altpress lui offre sa couverture du mois de mai 2021 alors que le trio fait partie de l’écurie des frères Madden (Good Charlotte et leur grand frère le DJ – entre autres activités – Josh Madden) via MDDN, mentor dans le développement d’artistes prometteurs. Tout un programme, à écouter pour passer un bel été.

Eyedress

Eyedress est le projet du philippin Idris Vacuna. Il emménage avec sa famille à Phoenix en Arizona alors qu’il est encore très jeune. Là il découvre le punk. Depuis basé en Californie, le compositeur mélange les genres avec habilités passant de compositions chill à des guitares carrément punk rock, s’offrant des apartés rétros, il n’hésite pas à composer un répertoire moderne et enfin novateur. Avec une voix lancinante, le musicien prolifique a déjà sorti 4 album dont son dernier jet « Let’s skip to the wedding » qui se glisse dans les charts US à sa sortie avec une 17ème position. Aussi mélancoliques que frais, ses titres feront vibrer les fans de rock pointus et exigents. A suivre de très près donc.

Baby Keem

On le sait tous, le hip hop connait un nouvel âge d’or. Ce qui est vrai en France est aussi vrai aux Etats-Unis où le courant est une véritable religion aux sonorités qui lui sont propres. Dans le registre Baby Keem est de loin l’une des ses plus intéressantes nouvelles têtes. Il faut dire que le musicien spécialisé dans la trap a de quoi tenir. Il est en effet le cousin du célébrissime Kendrick Lamar. Côté talent, il supplante même la super star. Ses sonorités sombres et travaillées sont recherchés, produites, joliment écrites alors que son flow est aussi accessible que pointu. Parmi ses influences Baby Keem cite volontiers Kid Cudi à qui il est, on lui concède, facilement comparable. En sort un hip hop accessible, dansant, coloré et apaisant. Sa dernière mixtape « Die for my bitch » a été publiée en juin 2019 alors que son single « Orange Soda » profite d’un très beau succès publique. Retenez son nom, vous l’entendrez bientôt partout.

Beach Bunny

Vous les avez sûrement déjà entendu sur Tik Tok, ou pas si vous n’êtes pas familiers avec le réseau social. Toujours est-il que Beach Bunnys s’est fait remarquer avec son excellent titre « Cloud 9 », rock, punchy, frais et accrocheur. Formé en 2015, le groupe originaire de Chicago fait ses débuts avec le titre « 6 weeks ». Après avoir sorti quatre EPs, il publie en février 2020, un premier album studio « Honeymoon ». Une ode aux sentiments à fleur de peau de sa chanteuse : Lili Trifilio. Si certains titres ne sont pas sans rappeler Paramore, d’autres, clairement pop, ont le calibre d’une Meredith Brooks. A noter que le titre « Cloud 9 » a été repris en featuring avec Teagan and Sara. Forcément déjà culte.

I Don’t Know How But They Found Me

Ne vous laissez pas décourager par ce nom de groupe beaucoup trop long. La formation originaire de Salt Lake City vaut largement le détour.  A sa tête, on retrouve Dallon Weekes, qui aux débuts de la formation était un musicien membre de la tournée de Panic! at the disco. Si on retrouve la fougue du groupe qui chantait « I write sins not tragedies » dans ses compositions, le groupe a son univers propre. D’ailleurs, le duo refusait à ses débuts en 2017, d’être associés à la renommé du groupe avec lequel il jouait. C’est sur scène qu’il fait donc ses preuves offrant un rock dansant, écrit, mélodique aux accents sensuels et pop. Si son nom est inspiré par une réplique de « Retour vers le futur », ses inspirations sont plus anciennes et proviennent de la scène des années 70-80. Hors temps, il sait varier les plaisirs et  modernise l’ancien avec poigne. Un plaisir de festivals, dont on peut aussi profiter dans son salon.

 

Curtis Harding

Il est loin d’être un petit nouveau dans le paysage musical actuel. Pourtant 2021 marque le grand retour du soul man Curtis Harding. Le virtuose prend son inspiration partout : blues, gospel, psyché, r’n’b et rock s’additionnent, se mélangent et s’épousent avec beauté et fluidité. Au centre de cette pluri-union magnifique : une voix imprenable, profonde. Ses lettres de noblesses, il les fait aux côtés des plus grands de CeeLo Green en passant par son propre groupe Night Sun in Atlanta qu’il forme avec l’un des membres des Black Lips. La prouesse « Hopeful » marque son grand retour avec un clip depuis 2018, une merveille aux facettes multiples  hors des catégories et hors normes. Le clip, quant à lui marque son engagement aux côtés du mouvement Black Lives Matters. A regarder et écouter en boucle !


 

 

florian zeller aux oscarsFierté nationale, notre Florian Zeller, nous rapporte des Etats-Unis (où il n’a pas pu se rendre Covid oblige mais l’idée est là…), non pas un mais deux Oscars pour son film « The Father ».  Ce premier long-métrage à la réalisation  est adapté de sa pièce de théâtre « Le Père » datant de 2012.  C’est donc l’Oscar de la meilleure adaptation que remporte notre frenchie et celui du meilleure acteur pour l’excellent Anthony Hopkins.

S’il est toujours plaisant de voir que nos stars nationales remportent un succès international et se voient consacrer lors d’une cérémonie prestigieuse comme les Oscar, la victoire de Zeller, résonne tout particulièrement pour l’auteure de ces lignes. Il faut dire que parmi tous les arts, la littérature est peut-être ce qu’il y a de plus intime. La lecture, se vit et se ressent seul, elle invite à l’imagination. Ainsi l’univers crée par l’un, prend un tout autre visage dans l’esprit de celui qui s’y laisse prendre au jeu.  Une relation, quelque part à sens unique se dégage de la découverte d’un roman alors que celui qui l’écrit invite à ses réflexions personnelles et à ses déambulations.  C’est tout particulièrement vrai pour l’univers de Florian Zeller, sa plume vive et à fleur de peau. Et tout particulièrement vrai pour moi qui ai passé mes 20 ans à lire ses lignes.

En attendant de pouvoir enfin se rendre dans un cinéma comme d’autres pays à travers le Monde ont eu la chance de le faire., nous vous invitons donc à la lecture de ses écrits à ardeur. Voilà pourquoi.

Avant l’Oscar, les mots

C’est certainement par le théâtre que Zeller est devenu l’homme à connaître. En 2004, il signait sa première pièce d’une longue série « L’Autre ». De ce côté là, notre homme est particulièrement prolifique, pas moins de 12 pièces écrites et montées en 17 ans. De quoi s’attirer les grâces de Broadway et se glisser derrière la caméra. C’est pourtant par l’écriture d’un roman qu’il fait ses débuts. L’incroyable « Neiges Artificielles » publié en 2002 chez Flamarion. Probablement l’une de ses oeuvres les plus abouties. Suite à la perte de sa relation avec Lou, le narrateur y cherche l’amour, son sens, lui-même, au gré de déambulations parisiennes, d’introspections blasées, de la découverte de ce que devient la blancheur une fois que la neige a fondu. les chapitres y sont courts, précis, agrémentés de citations de Nietzche, Rimbaud ou Louis XVI. Il donne d’ailleurs à ces courts extraits un sens nouveau, le sien appliqué à ses déboires et ses réflexions. Ce qu’aura par ailleurs fait cet écrit sur ma propre existence. Sa plume est acérée comme une lame de rasoir, les mots y sont justes et puissants, tout ici ne traite que de l’émotion. C’est d’ailleurs au cours de son tout dernier chapitre qu’il touche le plus, se détachant de la naïveté de l’enfance, l’ébranlant follement en mettant en perspective les mensonges que l’on sert aux enfants à ceux que l’on peut se raconter adulte. Notre auteur fait un bien cruel Père-Noël mais un narrateur hors-pair dans lequel il pourra être facile de s’identifier si votre coeur souffre lui-même d’une désillusion critique.

En 2003, il publie, le magnifique « Les Amants du n’importe quoi ».  Le lecteur y assiste impuissant à la destruction d’une histoire. Celle de la douce, fragile et modulable Amélie, prête à aimer et à s’attacher et de Tristan, coureur de jupon invétéré qui pourtant aime l’idée d’aimer. Pris dans cette relation dont il souhaite se détacher, dans ses remords et ses craintes, il hésite, se questionne. Tout comme Amélie et ses angoisses. Les certitudes apprises par la société sur le couple sont finalement bien peu de choses face aux doutes et incertitudes. Et si l’herbe était plus verte ailleurs ? Et si, le couple était un enfermement ? Doit-on douter dans les bras de notre conjoint ? En quelques pages seulement, notre écrivain sublime ces sentiments, rend son histoire vraie, tangible et douloureuse.  Il y expose avec brio, les démons de ces trentenaires, des aspirations de vie qui n’ont pas été ou ne sont pas, les passions qui se crées et leurs noirceurs. Les deux être paumés que l’on suit sont décrits avec poésie comme toujours sous la prose de Zeller.

S’en suit avec rapidité, « La Fascination du pire » qui est publié en 2004.  Tout en gardant ses thématiques centrales, entre autre le désir, l’écrivain y renouvelle son registre. En effet, en retrouvant, à l’ambassade de France au  Caire, des lettres égyptiennes sur la sexualité de Gustave Flaubert avec des jeunes filles nubiennes, le narrateur s’interroge sur comment conjuguer Islam et sexualité. Il suit un autre écrivain rencontré dans l’avion obsédé par ses désirs sexuels et sa quête de femmes faciles. Cet ouvrage gagne en reconnaissance : prix Interallié et une sélection pour le prix Goncourt. De prime abord, il traite d’un sujet qui ne cesse d’alimenter le débat public : la place de la femme dans l’Islam. Finalement 10 ans plus tard, il reste toujours aussi moderne. Sauf que, l’auteur ne s’arrête en réalité pas là et sous couvert d’une lecture approfondie questionne surtout sur le monde occidental qui croit en sa supériorité et s’interroge de façon bien superficielle sur une culture qui n’est pas la sienne et qu’il regarde de haut. Au détour d’interrogations, il parle de frustrations, de différences et tend un miroir glaçant à ceux qui le lisent.

Nous parlions enfance avec le dernier acte de « Neige  Artificielle », voilà que Zeller s’y penche à nouveau en 2006 toujours avec l’amour de ses classiques littéraires. En effet, avec « Julien Parme », notre auteur écrit son « Attrape coeur » de  J.D Salinger à la française. On y suit la fugue d’un adolescent, alors que la narration à la première personne est particulièrement juste. L’égocentrisme de l’adolescence, ses rêves et envies d’écriture, ses difficultés à trouver sa place. Au cours de son périple, notre héros abandonnera les restes de son enfance, se confrontera aux prémices de l’amour, sa rébellion  et cherchera à se découvrir. Un bel hommage à l’oeuvre culte de Salinger qui loin d’en être une simple copie française crée un personnage touchant, vrai et passionnant.

C’est finalement en 2012 qu’il publie son tout dernier roman avant de se livrer uniquement au théâtre et donc à son passage au cinéma.  Vient donc « La jouissance » publié chez Gallimard. Comme souvent avec ses écrits, il s’agit là plus d’une réflexion sur la société qui nous entoure à travers le prisme du couple que d’un véritable roman. L’histoire est prétexte pour l’auteur à raconter ce dont il est témoin à travers son cercle amical. Ses amis trentenaires qui se séparent peu de temps après avoir eu des enfants. La différence de la perception amoureuse à travers les genres y est mise en avant. Tout comme dans « Les Amants du n’importe quoi », l’écrivain tient à parler de l’enfermement que peut représenter le couple, surtout pour celui qui voudrait satisfaire tous ses désirs. Sait-on encore faire des enfants ? Sommes nous encore prêt à faire les sacrifices que cela implique ? Les nouvelles générations sont-elles devenues trop égocentriques, trop tournées sur elles-mêmes et leurs plaisir pour placer leur enfant au centre de leurs priorités ? A travers les personnages de Pauline et de Nicolas, l’auteur tend à répondre à ses questions. Il s’interroge sur la jouissance de l’individu au coeur de toutes ses préoccupations et dépeint un portrait bien sombre de ses contemporains.

Littérature contemporaine et spectacle vivant

Ces cinq livres constituent une part de votre bibliothèque idéale. Lisez les, appropriez les vous, ils sont d’excellents compagnons de vie. Avec sa plume moderne, sa capacité à mettre des mots sur les vies et les désirs de ses contemporains, Florian Zeller s’est révélé être un partenaire littéraire de choix pour toujours se questionner. Par le théâtre, sa plume à la fois sensible, vive et vraie a su faire vivre les maux quotidiens et leurs donner un voile poétique qui ne peut que toucher. Son « The Father » dépeint la trajectoire d’Anthony, un homme de 81 ans  dont la réalité, les repères, l’esprit se brisent sous ses yeux et celle d’Anne, sa fille, qui tente de l’accompagner dans ce chemin.  Avec la capacité de narrateur de Zeller, sa faculté à comprendre les sentiments de ses personnages, il n’y a pas à douter du chef d’oeuvre qui attend le spectateur. Il faudra s’armer de patience pour le découvrir en salles obscures mais nul doute que le jeu en vaille la chandelle. En attendant vous pouvez regarder ici sa bande-annonce puis mettre de côté vos smartphones et autres ordinateurs pour vivre un véritable moment d’évasion et de réflexion, les yeux dans les yeux avec un livre et l’odeur de son papier.


bartleby delicateBartleby Delicate, nous avions eu la chance de le découvrir au Crossroads Festival de Roubaix. Son univers intimiste, émouvant, sensible et joliment écrit y a forcément été synonyme de coup de coeur. A travers ses titres, le musiciens convoque l’âme de Daniel Johnston, la beauté d’Eliott Smith, la capacité à écrire des morceaux pop folk de José Gonzàlez. Et comme tous ses brillantes compositeurs, il apporte son âme à ses mélodies aériennes. Impossible de ne pas tomber fou amoureux.se de titres comme « Sibling » ou « A Little Less Home ».

Puisque 2021 s’avère être une nouvelle ère chaotique, il fallait bien au milieu de tout ça apporter du sens et de la beauté. Et par chance, le 14 mai 2021, le musicien sera de retour avec un nouvel EP puissant « Deadly Sadly Whatever ». Arpège, folk, instruments électroniques, claviers et folk y sont conviés par le luxembourgeois.  Conscient de sa génération, il revendique par ses textes son investissement dans les problématique des millenials. Il s’interroge sur son statut d’homme blanc cis-genre, prend-il la place et le temps de parole d’autres communautés qui en ont besoin ? Le chanteur de Seed to Tree prend souvent le pari de l’introspection, parfois de l’humour pour promulguer un message positif et emprunt de paix.

Le voilà de retour avec le monument « Plastic Flowers » et son lot d’images apaisantes, édulcorées pleines de soleil, de moments de vie, de musique, de mer et de fleurs évidement. Comme à son habitude, le titre démarre avec douceur et des notes sucrées et apaisantes. La voix s’invite posée, elle prend le temps de détacher les mot, de faire résonner les notes. Le refrain arrive comme une vague qui ravage tout sur son passage et masse les esprit. Bartleby Delicate sait créer un cocon où douceur et beauté sont mots d’ordre.  Partez en ballade avec lui, la route sera belle. On ne peut que promettre monts et merveilles pour ce nouvel EP. La perfection sera même au rendez-vous sur le tire sur « Sleeping Song », le single qui suivra « Plastic Flowers ». Soyez au rendez-vous.

Le musicien a choisi PopnShot pour dévoiler en avant-première le clip de « Plastic Flowers ». Folk, paix et fleurs.

 

Découvrez en avant-première le clip de « Plastic Flowers » de Bartleby Delicate