Qui a dit que seule l’Amérique était capable de produire des musiciens aux voix aussi sèches que leurs guitares et aux mélodies qui sentent bon le Bourbon  ?  Découvrez trois talents français, qui excellent dans le blues, le rock et la folk et qui savent aussi bien faire du rodéo avec leurs guitares que les cow-boys Outre-Atlantique.

Ian Violaine

Le 31 mai Ian Violaine publiera un son tout premier EP. Une date à marquer d’une pierre blanche. En effet, avec son  premier extrait sobrement intitulé « Violaine », le chanteur avait déjà placé la barre très haut. Au temps des morceaux aux nombreux artifices, cet originaire de Brest,  mise sur la simplicité et sur la beauté de sa voix tantôt suave, tantôt grave. Cette sobriété, fait inévitablement chavirer les cœurs et en quelques notes seulement. Violaine c’est un jeu de séduction qui invite au voyage, la folk  vibre,  les instruments sont savamment maîtrisés, ils s’envolent. Un souffle fragile, quelques notes d’une guitare aiguë, une voix qui inspire la confiance, le chanteur produit des refrains au naturel déconcertant, s’invite dans la tête de celui qui l’écoute avec l’aisance d’un vieil ami. Si la mélancolie est là, son timbre rauque gage d’une folle qualité.  A l’Amérique, il emprunte ses voix puissantes, ses guitares mélodiques efficaces, ses capacités vocales. Entouré de Philippe Paradis (Zazie, Christophe, Thiéfaine) et Yves Jaget (Pink Floyd, Sting, William Sheller, et Zazie en collaboration avec P. Paradis) à la réalisation, il promet des morceaux qui s’inscriront rapidement dans la bande-originale de votre vie, de ceux qui vous accompagneront toujours, qui parleront à votre cœur. Intemporel et forcément sublime.

 

 

Jonas

C’était un soir de confinement. Un mail dans ma boite , il contient un texte sobre, même pas de titre et m’invite à découvrir un nouvel artiste, Jonas. Rien ne laisse alors présager la claque que je vais recevoir. Derrière cette apparente simplicité se cache en réalité une sophistication à couper le souffle. Puisque le jeune Jonas, à seulement 22 ans, imprime immédiatement sa griffe profondément dans la peau de son auditeur. Quelques notes de cette folk aux accents blues et me voilà, surprise à appuyer sur repeat en boucle, à écouter la totalité de ses morceaux disponibles sur Youtube. Aidé d’une guitare sèche, celui qui fait ses premiers pas dans le monde de la musique ( avec deux EPs auto-produits au compteur ) propose des compositions sublimes portées par une voix époustouflante. Grave, maîtrisée, la frenchie envoie  autant que les meilleurs blues men qu’on envie à l’Amérique. Derrière ses notes, se cachent la force et le raffinement d’un très grand whisky. Enfermée, interdite de sortie, me voilà qui prend les routes des grands espaces du sud américain. Titre après titre, le musicien barbu se crée un univers aride et puissant. S’il explique avoir à son arc un certain nombre de covers et être un adepte du live, il a aussi su se faire une place dans quelques festivals. Il est certes douloureux de vivre dans un monde qui nous prive de voir Jonas en concert, puisque le « petit festival de 50 personnes avec des masques » n’existe pas. Il nous reste la possibilité de partager ce diamant brut en attendant de siroter un bon verre en écoutant Jonas jouer nous, peut-être dans l’un de ses pubs que le cinéma nous a rendu si familier.

 

JC and the Judas

Et si la meilleure relève du psyché-rock était originaire de Bordeaux ? La nouvelle serait-elle si surprenante ? La ville française nous a apporté son lot de très belles surprises ces dernières années. L’une des meilleures pourrait d’ailleurs bien être JC & the Judas. Hybride, le combo mené par JC Horgue, emprunte les codes de Pink Floyd, y ajoute le  timbre puissant d’Iggy Pop, s’aventure vers les chemins de la pop et s’amuse à créer une marche rock aux notes puissantes. Son meneur le Chanteur-percussionniste, JC Horgue, distille depuis 2005 ses puissants morceaux aux côtés d’un collectif variable de 5 à 8 musiciens. L’occasion de se réinventer régulièrement.  Passant par la pop, et même quelques aventures électro, le voilà de retour dans les bacs le 8 mai 2020 avec un maxi 45t vinyle. Bien au-delà de la musique, JC & the Judas a conscience de la cinématographie de ses compositions qui conjugue rock et grand écran. C’est d’ailleurs pour ça que sa dernière pépite fait renaître (ou découvrir) une série de films anciens triés sur le volet. « Vanisching Point » de Sarafian mais aussi « Ghost Dog » de Jim Jarmusch donnent leurs titres aux morceaux de cette galette à part qui s’écoute avec les yeux.  A déguster avec du pop-corn au beurre comme on aime le faire au pays de l’oncle Sam.


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