1917
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Dans le cadre du Club 300 d’Allociné était projeté au Forum des Images 1917, la dernière réalisation de Sam Mendes (Skyfall, American Beauty, Les Sentiers de la Perdition) qui sortira en salles en France le 15 janvier 2020. Un film de guerre tourné en plan séquence se passant durant la Première Guerre Mondiale avec une distribution portée par un casting quatre étoiles (Benedict Cumberbatch, Colin Firth, Mark Strong, Richard Madden). Vainqueur à deux reprises aux Golden Globes 2020, que vaut 1917 ? Critique.

1917 : De quoi ça parle ?

Au plus fort de la Première Guerre Mondiale, Schofield (Georges MacKay) et Blake (Dean-Charles Chapman), deux jeunes soldats britanniques, reçoivent une mission vraisemblablement impossible. D’ici à l’aube le lendemain, ils doivent avoir traversé les lignes ennemies pour délivrer un message devant stopper une offensive vers ce qui semble être un piège mortel, et donc un massacre certain pour le millier de soldats concernés, parmi lesquels se trouve le frère de Blake (Richard Madden)…

1917
Image extraite de 1917 . Droits réservés : Universal

1917 : Est ce que c’est bien ?

Inspiré de l’un des souvenirs guerriers de son grand père, Sam Mendes, metteur en scène et co-scénariste avait annoncé dès le départ son intention d’être le plus immersif possible et donc de vouloir tourner 1917 en un plan séquence censément retracer l’action en temps réel de cette mission en forme de course contre la montre pour éviter un désastre à venir. Et dès le départ, force est de constater que l’intention du réalisateur britannique fait mouche. Nous faisons connaissance avec les deux protagonistes principaux dans un espace ouvert (près d’un arbre en bord de chemin dans un environnement printanier) pour ne plus les quitter tout au long de leurs premiers pas vers cette mission urgente dans laquelle ils se trouvent embarqués. Et avec ces premiers pas, un cadre de plus en plus resserré au fur et à mesure que l’on quitte « l’arrière » pour passer par les tranchées en direction du no man’s land à traverser. Plongé dans l’action avec eux, nous ne les quitterons dorénavant plus, assistant aux événements selon leur seul point de vue, la virtuose mise en scène se faisant immersive au possible.

Mais si l’exercice de style est brillant de la part de Sam Mendes, dont le talent n’est plus à démontrer, force est de constater que la mécanique du plan-séquence en temps réel finit par tomber un peu à plat au fur et à mesure que les « ficelles » pour assurer telle ou telle transition entre deux décors se font de plus en plus grosses et font ressembler le procédé de mise en scène plus à un encombrant stratagème qu’à une pertinente illustration de la véritable odyssée à laquelle ressemble cette course contre la montre. Ainsi, la seule scène « lumineuse » du film, celle de la cave, n’aurait pas perdu en force si la mise en scène avait été plus « classique ». Mais Sam Mendes va au bout de sa logique et 1917 n’est pas sans réserver quelques belles scènes véritablement prenantes comme la descente onirique d’une rivière qui n’est pas sans évoquer le « Dormeur du Val », une course poursuite dans un village illuminé par les flammes ou bien encore la traversée d’une tranchée au moment du déclenchement d’un assaut ou se mêlent brillamment suspense et sens de l’épique.

Ainsi, si l’on peut regretter une résolution des enjeux un peu trop « facile » et une certaine artificialité dans la mise en scène et l’utilisation des « gros noms » du casting (Colin Firth, Andrew Scott, Benedict Cumberbatch ou bien encore Richard Madden ne sont là que le temps d’un petit tour de scène n’excédant pas une ou deux minutes à l’écran), 1917 réussit son pari de nous montrer l’enfer des tranchées vu à hauteur d’homme à travers une plongée immersive qui prend par moments les atours d’un véritable survival. S’il ne révolutionne pas le genre, autant qu’il l’espérerait probablement, 1917 est un film virtuose et efficace faisant honneur au devoir de mémoire envers un conflit qui semble dorénavant lointain mais dont l’actualité ne cesse de nous rappeler qu’il n’est pas à oublier…

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