Ce titre est à la fois dur et réaliste. Je ne voulais pas attendre grand-chose de ce film par peur d’être déçu mais je crois que l’adoration que je porte à l’animé a de toute façon créé une forte attente inconsciente que je n’ai pu réprimer. Et finalement l’impression à la sortie de la salle a été « ouais bof. » Que ce soit clair, le Ghost in the Shell de Rupert Sanders n’est pas un mauvais film, loin de là. C’est même plutôt un bon film, mêlant action et science-fiction de manière assez rafraichissante dans le paysage des blockbusters actuels. La réalisation est tout à fait correcte sans être révolutionnaire même si parfois légèrement paresseuse. Le scénario quant à lui est de bonne facture pour un film de ce type et est tout à fait cohérent s’il est pris individuellement. Par contre, si on s’amuse à le comparer à celui de l’œuvre original écrite par Masamure Shirow, là évidemment c’est autre chose, ça parait bien plus pauvre.

 

 

En fait, ça se sent que le film a été fait par quelqu’un qui aime certainement l’œuvre originale et a voulu la rendre plus accessible mais malheureusement, ça s’est fait au détriment du « ghost » même de l’œuvre. Lorsque l’on connait l’animé de Mamoru Oshii, la première chose qui nous vient à l’esprit c’est finalement que le film n’a pas d’âme, il est comme le corps du Major sans l’esprit de Kusanagi. J’ai sincèrement apprécié voir ce film, j’ai passé un bon moment de salles obscures mais quand le générique de fin est arrivé, il m’a laissé un grand vide, renforcé par l’apparition inespérée  du thème musical phare du manga mais qui arrive désespérément trop tard pour mettre dans l’ambiance et à ce moment-là ce fût le vide absolu pour moi…

 

Où sont donc passés tous les éléments qui font de Ghost in the Shell (l’animé) une œuvre culte malgré ses défauts évidents ? Le Ghost est juste mentionné mais non abordé et toutes les réflexions philosophiques qui en découlent deviennent d’un coup beaucoup plus superficielles, notamment par le choix d’un scénario fermé complètement opposé au scénario initial des plus ouvert. Les scènes entièrement contemplatives au rythme magnifiquement lent ont quasiment totalement disparues et le peu de tentatives d’immersion dans l’ambiance de cet univers riche sont gâchées par un thème musical fade et sans saveur. Pourquoi ne pas reprendre le thème musical original pour ces scènes ? Ça n’a juste aucun sens !

 

 

GHOST IN THE SHELL Bande Annonce VF (2017)

Et enfin parlons de la réécriture sans aucune saveur de la psychologie des personnages et de leurs interactions avec en première ligne le ratage complet du personnage de Batou. Certes je ne suis franchement pas fan de Pilou Asbaek, je l’admets, mais je ne suis même pas sûr qu’il y soit pour quoique ce soit dans ma déception à ce sujet. Sa relation avec le Major est littéralement ratée, sans aucune saveur. Le personnage de Togusa lui est carrément inexistant. Je passerai par contre sur le personnage de Kuze, totale retranscription du Puppet Master mais tellement modifiée pour des choix scénaristiques qu’il est très difficile de comparer.

En bref, Ghost in the Shell est un bon film de science-fiction pour un non-initié à l’univers, original par rapport à ce qui se fait depuis quelques années dans ce genre de grosse production, mais qui souffre terriblement de la comparaison avec l’œuvre animée originale. Un film intéressant mais auquel il manque une âme pour sortir du lot.

 

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